Petite histoire de la licence Star Wars en comic-book

En 1977, un petit film de space opera signé George Lucas agite Hollywood : Star Wars devient le phénomène de société. Si bien que les produits dérivés apparaissent très vite. Les éditeurs de comic-books vont bien entendu s’y intéresser.


Marvel décroche la licence le premier dès 1977, et publie quelques numéros spéciaux (dont une adaptation de La Guerre des Étoiles) et une série mensuelle (Star Wars) publiée pendant neuf ans (jusqu'en 1986). En France, c'est LUG qui traduit la série dans le périodique Titans (du n°18 au n°95). Ces épisodes ont été réédités il y a quelques mois aux éditions Delcourt dans la belle collection Star Wars Classic (deux tomes parus à ce jour). Bien entendu, cette série a un peu vieilli mais elle a accueilli du très beau monde : Carmine Infantino, Walter Simonson, David Michelinie, Ron Frenz… Comme L'Empire contre-attaque et Le Retour du Jedi n'étaient pas encore sortis en salle au moment de sa publication, les auteurs devaient régulièrement synchroniser leurs histoires avec la version cinéma, mais il se dégage de l'ensemble beaucoup de charme.


En 1986, Marvel abandonne et un nouvelle éditeur récupère la licence : Dark Horse s'est spécialisé dans l'utilisation de licences cinématographiques (Alien, Terminator, Predator, etc.). L'approche de l'éditeur est radicalement différente de celle de Marvel : plutôt que d'essayer de coller aux films, Dark Horse va développer ce qu'on appellera par la suite l'Univers Étendu de Star Wars. Pour simplifier, les comic-books vont développer des éléments qu'on ne voit pas dans les films. Ainsi, sous la surveillance étroite du studio de George Lucas, désireux de maintenir la cohérence de l'ensemble, les titres vont détailler pendant plus de vingt ans des pans entiers de l'histoire de l'univers Star Wars : avant les films, après les films, le passé de tel ou tel personnage, l'histoire de tel ou tel micro-événement. Le tout étroitement lié avec d'autres médias, comme les jeux vidéo. L'ensemble formant un tout (à peu près) cohérent, riche de l'imagination de centaines d'artistes.

En France, Dark Horse a été publié dans un premier temps chez Dark Horse France, puis chez Delcourt.


En 2012, coup de tonnerre : la licence Star Wars change de main ! George Lucas vend ses droits à Disney, qui venait quelques années auparavant de racheter Marvel. En toute logique, l'éditeur de comics américain est à nouveau en charge des titres estampillés Star Wars. S'il est encore un peu trop tôt pour juger le travail réalisé, l'éditeur met les petits plats dans les grands et rapatrie ses artistes de renom sur la franchise. Et bien entendu, Marvel va un peu temporiser avant la sortie du prochain film, en décembre prochain. On se contentera pour l'instant de prolonger le premier volet, Star Wars – Un nouvel espoir. Chez nous, la licence Star Wars tombe dans l'escarcelle de Panini, l'éditeur français des titres Marvel. Lundi dernier, le premier titre, Star Wars, est sorti en maison de presse. Les albums sortiront en librairie dans quelques mois. Je reviendrai très vite sur cette première publication.


Mais que va devenir l'Univers Étendu développé par Dark Horse ? Il est officiellement annulé, Marvel choisissant de faire table rase du passé, et de repartir sur de toutes nouvelles bases, avec de toutes nouvelles équipes maison. Delcourt peut toutefois publier jusqu'en 2017 les "anciens" titres Dark Horse, regroupés dans une collection intitulée "Légendes".


Les lecteurs français de Star Wars se retrouvent aujourd'hui face à une situation éditoriale curieuse (et inédite ?) : l'univers "officiel" (tout nouveau) est publié chez Panini et l'univers "Légendes" chez Delcourt.

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