Avec "Confessions d'un Templier" de Falba et Bono, le trésor du Temple devient son histoire...
L’an mille trois cent sept. Sachez bien qu’en ce temps furent pris les Templiers...
Voilà un le début d’un poème anonyme utilisé en quatrième de couverture. Année terrible pour la chrétienté qui fit périr, en France, un de ses ordres de moines-soldats des plus puissants : les soldats du temple. Ils ont nourri les légendes grâce à leur trésor. Accusés et réhabilités de nombreuses fois, ils restent aujourd’hui le symbole d’une religion sombre. Cela de par les mystères les entourant : trésors, connaissance d’une vérité sur le Christ, possession de la vraie Croix, pression sur l’Eglise et le Pape...
On oublie souvent qu’ils furent un des derniers remparts des Royaumes latins d’Orient. Historiquement, tous sont unanimes : les Templiers ont été éradiqués par le pouvoir royal français dans le but de supprimer un adversaire trop puissant et de faire main basse sur ses richesses, prétendues (trésors...) ou réelles (forteresses...). Durant de nombreuses années la couronne demanda à l’Eglise de juger les templiers. Et certains reçurent le privilège de devenirs célèbres en périssant sur le bûcher, le feu de joie de l’Inquisition... Ils se nommaient Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay.
C’est sur
l’histoire de Jacques de Molay, Grand Maître des templiers, que revient cette
BD. Quelques heures avant son exécution, le grand inquisiteur de France
recommence un interrogatoire dans le but de percer la vérité : car les
templiers se sont de nombreuses fois contredits. Le Grand Maître nous raconte
ainsi sa vie, et nous faisons un retour de moult années en arrière alors que
notre héros n’est qu’un jeune chevalier... De la France aux Royaumes latins
d’Orient, nous le suivons dans ses aventures dignes de celle de Kingdom of
Even.
D’un trait précis, le dessin nous fait parvenir cet univers où la tolérance
règne en maître : tous s’acceptent dans la Jérusalem populaire. Ce
ne sont que les dirigeants qui mènent un conflit politique... Tractations
secrètes, tentatives d’assassinat, tout laisse à penser un monde perverti où
seule la droiture d’un ordre religieux permet d’éviter la débandade. Version
assez simpliste de la situation de cette région au Moyen Age. Cependant cela se
justifie parfaitement par le fait que c’est un homme brisé par la torture et
condamné à mort qui parle...
Cependant c’est un réel procès à charge du roi de France qui est fait dans les derniers pages. Philippe le Bel y passe pour un individu orgueilleux désireux de trouver les secrets des templiers... et sûrement leur mythique trésor. Un superbe livre des éditions Soleils. Excellent moyen de découvrir l’histoire d’un autre point de vue, le livre, s’il est bien documenté, reste une fiction sur la vie du Grand Maître du temple. Mais une fiction qui a de quoi ravir tout amateur de chevalier : pas de « grosbillisme » (syndrome du super-héros qu’il est possible de retrouver dans nombres de film moderne). La suite est attendue !
Pierre Chaffard-Luçon
Article
publié le 15 novembre 2009 sur lelitteraire.com
Falba - Bono, Confession d’un templier - tome 1 : "Les révélations du chevalier", Editions Soleil, 28 octobre 2009, 48 p.- 12,90 €
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