Le Feu et la roche, tome 4 – Alien vs. Predator

Le tome 3 avait un trait comme esquissé, un peu brutal qui convenait bien à l'ambiance de l'histoire. Ce qui frappe quand on ouvre ce quatrième et avant dernier tome, c'est la beauté du dessin. Ariel Olivetti et ses peintures élégantes donnent un cachet incroyable à ce volume. Nous ne sommes plus dans le graphisme sauvage du tome 3, mais dans une majesté inattendue. Comme souvent avec le rendu « peint », l'inconvénient, c'est que l'ensemble est un peu plus statique, comme posé. Mais les personnages « ont de la gueule », c'est indéniable.
« Alien vs. Predator », rien que ce sous-titre, en référence bien sûr au film homonyme, aurait de quoi repousser les amoureux de la première heure de la saga cinématographique. Qu'on se rassure, ce tome 4 n'a pas de rapport avec le film. D'ailleurs d'Aliens et de Predators il n'en est au final que peu question ici. Les deux races extra-terrestres font plus de la figuration qu'autre chose, servant de croque-mitaines dans la première partie de l'histoire, avant de s'effacer pour laisser place à un lutte entre hybrides, comprendre des mélanges humains/Aliens…

Le personnage principal, pour le coup, c'est Elden, ce synthétique transformé en hybride par Francis, être tour à tour monstrueux et fascinant . Son hybridation lui a fait perdre la tête, et il cherche à se venger du scientifique, tout en s'interrogeant sur le sens de la vie. Difficile, lorsqu'on est mi-robot mi-Alien. Toute l'intrigue gravite autour d'un affrontement entre cette créature et son créateur. Un affrontement tout aussi bien physique que verbal (les deux personnages s'invectivent souvent, se menacent,etc.), et qui occupe l'intégralité de l'histoire, avec en marge humain, aliens et predator qui font ce qu'ils savent le mieux faire, c'est-à-dire combattre.
À cause d'un casting plus réduit et une intrigue convenue et linéaire, ce tome 4 se place un cran en dessous du tome 3. Là où le tome 3 jouait le jeu des licences croisées, ici on se focalise tellement sur la lutte entre les deux « monstres », qu'on perd un peu de vue l'objectif de la saga « Le Feu et la roche », c'est-à-dire « greffer » la franchise « Prometheus » à celles d'« Alien » et de « Predator ». Les magnifiques illustrations d'Ariel Olivetti tombent donc à pic pour maintenir l'intérêt, contrat rempli au vue des scènes de combat magnifiques et élégantes. Maintenant, tout va quand même se jouer dans le dernier tome, « Prometheus Omega » : rendez-vous est donné d'ici la fin de l'année.
Stéphane Le Troëdec
Christopher Sebela (scénario) et Ariel Olivetti (dessins)
Le Feu et la roche, tome 4 – Alien vs. Predator
Édité en France par Wetta (26 août 2015)
Collection Replay
96 pages en couleurs sur papier mat sous couverture souple effet gomme
22,55 euros
ISBN : 9782360740415
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