Nuit noire sur Brest, Thriller rétro breton


Si on connaît peu Bertrand Galic et le dessinateur Damien Cuvillier, le coscénariste Kris a déjà fait parler de lui : il a déjà publié en 2002 Toussaint 66 avant de lancer la série Le déserteur et de gagner le prix de la bande dessinée d’actualité de France info avec Un homme est mort (déjà chez Futuropolis). Kris a aussi tâté du cinéma (le court métrage Au fond sur le parapet des ponts). Autant dire qu’il a de l’expérience, un atout pour adapter ici Nuit franquiste sur Brest de Patrick Gourlay, paru en 2014 et basé sur des événements réels. Tout cela en vaut-il cependant le coup ?


La guerre civile espagnole en Bretagne


Le 29 août 1937, un sous-marin espagnol émerge en rade de Brest à un moment où personne en France ne s’y attend. Le commandant, José Luis Ferrando Talayero, accoste en ne sachant trop à quel saint se vouer, tandis que son équipage penche de plus en plus vers la loyauté envers le République. Talayero va être travaillé par des agents franquistes, sous la houlette de l’infâme Troncoso… Mais la population locale, acquise ou non à la cause de la République espagnole, n’est pas en reste. Et le gouvernement français non plus.


Une approche classique qui paie


Nuit noire sur Brest réussit complètement son objectif, à savoir captiver le lecteur : voici un récit tantôt noir, tantôt politique, très bien illustré (on sent ici et là l’influence croisée de la ligne claire et de la bande dessinée italienne). Que demande donc alors le peuple ? Rien (un peu d’originalité ? Va voir ailleurs, peuple exigeant), l’album, sans folie aucune, est réussi et c’est déjà beaucoup. Recommandé.

 

Sylvain Bonnet

Damien Cuvillier & Bertrand Galic & Kris, Nuit noire sur Brest, éditions Futuropolis, septembre 2016, pages, 16 €

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