"Star Trek l'histoire non officielle", la série télé la dernière frontière

Noël approche, chacun cherche des idées de cadeaux, voici un livre qui pourrait faire l’affaire si un de vos proches est tombé dans cette marmite étant petit : Star Trek, l’histoire non officielle. Car tous les aspects sont ici abordés.

 

L’inventeur

 

Gene Roddenberry est un type épatant. Ancien pilote de chasse, il se lance dans l’écriture de scénarios pour la télé mais ne fait rien d’exceptionnel avant d’avoir l’idée de Star Trek. Comme le montre ce bouquin irrévérencieux à son égard, il n’hésitera pas à s’approprier les idées des autres – celles de la scénariste D.C. Fontana par exemple -, à placer ses maîtresses dans la série - Majel Barret et Nichelle Nichols, l’interprète d’Uhura – et à susciter des conflits entre ses collaborateurs pour garder la main, tout en intriguant auprès de la chaîne pour que Star Trek soit toujours produite. Dans ce livre fourmillent plein d’anecdotes sur Roddenberry mais l’auteur garde cependant toujours à l’esprit que, sans lui, jamais Star Trek n’aurait existé… Et sans Star Trek, ni Twin Peaks, ni X-files, ni le remake de Galactica des années 2000 n’auraient pu voir le jour.

 

La révolution Star Trek

 

Star Trek n’est pas la 1ère série de science-fiction de l’histoire de la télévision américaine, la 4ème dimension et Au-delà du réel peuvent en témoigner. Par contre, c’est la première à avoir mis en scène un space opera crédible et rallié nombre d’écrivains de science-fiction dans son équipe de scénaristes, Harlan Ellison, Norman Spinrad et Théodore Sturgeon en tête. Avec Star Trek, les fans aussi prennent le pouvoir. Si les audiences ne sont pas fameuses, les fans sont très actifs et ce sont d’ailleurs eux qui auront le dernier mot : ils organisent les premières conventions des années soixante-dix, reçoivent les acteurs, les scénaristes et finissent par obtenir gain de cause : Star Trek revient au cinéma – après un projet de seconde série - en 1979. Last but not least, l’équipage est multiculturel et un épisode de la 3ème saison verra même un baiser de cinéma entre le blanc capitaine Kirk et la noire Uhura, - qui fut encouragée à persévérer dans son rôle par Martin Luther King Jr. en personne.

 

Un héritage

 

La série engendrera de nombreuses suites, tant au cinéma qu’à la télévision dont Star Trek, the next generation, qui émerge du lot. Les acteurs, à commencer par le grand Leonard Nimoy, sont marqués à vie par leurs rôles. L’impact culturel – le terme choquera mais tant pis – fut énorme. La NASA nomma même une de ses navettes Enterprise en hommage au vaisseau de la série. A l’instar de ce qui se passa pour Star Wars, le merchandising et le marketing firent leur œuvre, et on vit apparaître des bandes dessinées, un dessin animé, des jouets, des maquettes Star Trek. Et même une philosophie Star Trek, basée sur la reconnaissance de l’autre – via le personnage de Spock - et de la différence – même si nombre d’ambiguïtés demeurent. Pour résumer, dans Star Trek, on ne fait pas la guerre mais on explore, on voyage, on rencontre l’autre.

 

Bref, ce livre, malgré certains partis pris, comblera l’amateur. L’iconographie est riche, les témoignages variés. Pour les fans et aussi pour ceux qui voudraient découvrir une saga qui enchante le public depuis plus de 30 ans. En tout cas, ce livre est l’occasion de rappeler que, contrairement à ce que certains pensent Star Trek n’a pas commencé avec JJ Abrams…

 

Sylvain Bonnet

 

Robert Greenberger, Star Trek, l’histoire non officielle de toute la saga intergalactique, traduit de l’anglais par Linda Paul, hors collection, octobre 2013, 256 pages, 29,90 €

 

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