Lisa Ballantyne, "Un visage d'ange"

Sebastian Croll a onze ans. Extrêmement intelligent, il a un visage en forme de cœur, de grands yeux verts pétillants d’intelligence, un sourire craquant et des propos pertinents. Pour Daniel Hunter, l’avocat qui le représente, il ne peut être qu’innocent du meurtre dont on l’accuse.

A l’issue d’une bagarre avec un autre enfant de huit ans, il aurait en effet tué celui-ci en lui écrasant une brique sur le visage avant de dissimuler le corps sous des branchages. La police est sûre de sa culpabilité, un témoin a vu les deux garçons se bagarrer peu avant le crime.

Pourtant l’avocat va tout faire pour innocenter  Sebastian, reconnaissant dans le passé du présumé petit criminel sa propre enfance : sa mère toxicomane incapable de l’élever, les foyers successifs, sa hargne et sa haine de la société. Jusqu’à sa rencontre avec Minnie la femme qui lui apprend tout. Avant pense-t-il de le trahir.  

La mère de Sebastian est fragile, accro aux médicaments, le père est violent.

Le procès est long, riche en émotion, le garçonnet  est comme spectateur. Le verdict est surprenant, le rebondissement final encore plus inattendu.

 

Dans ce premier roman, Lisa Ballantyne scrute avec justesse et sensibilité le procès d’un enfant. Faut-il juger  et condamner à tout prix avec le risque de créer un criminel par les séjours dans les foyers, les prisons, écoles de la délinquance ? Faut-il dans le doute laisser un crime impuni avec une famille dans la peine ?

L’auteur ne tranche pas mais déstabilise le lecteur qui sort troublé de cette immersion dans l’un des tabous de l’époque, les enfants meurtriers .

 

Brigit Bontour


Lisa Ballantyne, Un visage d’angeBelfond, juin 2013, 393 pages, 22 euros.

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