Le tout à l’égo de Ben

 

Ben reste sensible aux charmes des femmes. En premier : Annie son épouse même s’il a envie de la tuer lorsqu’elle se plaint au lieu d’écouter geindre son vieux mari. Mais aussi la propriétaire de la villa la villa Caméline qui l’a invité pour une exposition ou la couturière qui agrandit ses pantalons depuis qu’il a grossi ou que les susdits ont rétréci au lavage. Avec des problèmes de bretelles qui se détachent et l’empêche de réfléchir et des problèmes de fuite, pour ne pas sentir le vieux, il a opté sur des couches culottes hommes. Et de préciser que pas même Proust n’aurait osé écrire cela comme il le fait.

 

 

 

 

 

A 81 printemps il regrette les vernissages d’antan où il y avait du vin à boire, où les toilettes étaient fléchées et les œuvres d’art ne se confondaient pas avec les corbeilles à papier. Ce qui ne veut pas dire que, dans ce qui est proposée au sein des salades de salon le laid tue.  A force d’empiler et de récupérer sa maison ressemble à un sous-marin. Et lorsqu’il la quitte c’est pour retourner encore chez Emmaüs afin d’acheter pour 2 Euros ce qui vaut vingt fois plus ailleurs, ou pour photographier les chewing-gums sur les trottoirs. En rentrant, il continue sa newsletter pour embrasser le monde qui se refuse à ses avances.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Ben, « Tous égos », voir le site de l’artiste.

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