Benoît Duteurtre et les cuillères d'argent

Au moment où la soixantaine venant, sa libido fléchit, Duteurtre fait le bilan de sa vie sans oublier de se vanter – une fois de plus – d'être le petit fils du président Coty et d'avoir été adoubé par Beckett, Kundera et quelques autres en littérature.
Certes, mais cet adoubement tient à un fil : il s'agit, par exemple, d'un mot sur un carton bristol. Mais cela suffit au vaniteu. Même si soudain celui-ci semble prendre goût ici à la vie paysanne? Voire...

Faisant des arpèges, l'auteur se refuse d'appartenir au rang LGBT, mais en ce pacte autobiographique il raconte de sa vie ce qui est intéressant. Ou pas. Et il est drôle. Ou pas. Ses endives aux jambons dire qu'on s'en tape est un euphémisme . Son amitié avec Sempé est bien  plus intéressante et à elle seule mériterait un ouvrage.

Mais l'ensemble est avant tout d'une orgueil crapoteux au moment où il rappelle d'autre éloges que  ceux déjà cités : Houellebecq et Begbeider sont convoqués avant que l'auteur ne détaille ses chez chiffres de ventes  qu'il juge parcimonieuses.

Le talent littéraire est là au service de rien ou de pas grand chose. Certes nous assistons à un parfait exercice d'exhibition avec des moments courges sur la disparition d'une chaussette sur deux dans les machines à laver ou des moments farces. La banalité inhérente au titre montre le peu qui meuble une vie entre 20 et 60 ans  Le tout parcheminé de ronronnements ronchons et passementeries d'usage.  


Jean-Paul Gavard-Perret


Benoît Duteurtre, Ma vie extraodinaire, coll. Blanche, Gallimard, 336 p.-, avril 2021, 20 €
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