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Madame de Staël : Biographie


Biographie de Madame de Staël (1766-1817)

 

Germaine de Staël naquit à Paris en 1766. Elle fut élevée avec une sollicitude extrême par une mère protestante et par son père Necker. Étonnamment précoce, elle résumait à quinze ans l'Esprit des lois, causait avec les philosophes, lisait Rousseau avec passion. Elle épousa, âgée de vingt ans, le baron de Staël Holstein, mais se sépara de lui peu d'années après. On connait sa liaison avec Benjamin Constant.

 

Madame de Staël accueillit d'abord la Révolution avec enthousiasme, détesta les crimes commis pendant la Terreur, mais resta fidèle aux idées de la Constituante.

 

Ses premiers écrits politiques furent des Réflexions sur la paix adressées à M. Pitt et aux Français et des Réflexions sur la paix intérieure (1793).

 

En 1796, elle publia un ouvrage moral et politique : De l'influence des Passions sur le bonheur des individus et des Nations, et, en 1799, écrivit, pour faire suite à ce livre, un ouvrage longtemps inédit : Des circonstances actuelles qui peuvent terminer la Révolution.

 

On sait comment, ayant fait de salon, en 1802, un centre d'opposition contre Bonaparte, elle fut persécutée sous le Consulat et l'Empire. Nous ne pouvons ici la suivre dans les mille péripéties de son aventureux exil.

 

Elle publia, en 1800, un livre important, De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales ; en 1802, le roman Delphine, confession émue qui eut un grand succès en 1807, Corinne et, en 1810, son fameux ouvrage : l'Allemagne.

 

Après avoir voyagé en Autriche, en Russie, en Suède, en Angleterre, en Suisse, (où elle séjourna longtemps dans son château de Coppet), en Italie et en Allemagne, Mme de Staël rentra à Paris, après la chute de l'Empire. Mais elle mourut peu après, en 1811, ayant à peine eu le temps d'achever ses Considérations sur la Révolution française, le plus remarquable de ses ouvrages politiques.

 

Madame de Staël occupe dans l'histoire littéraire une place importante : elle et Chateaubriand sont les deux grands initiateurs du romantisme. Dans l'histoire des idées politiques, son rôle est plus secondaire. Elle n'a pas à proprement parler une philosophie politique. Elle s'est déclarée tour à tour en faveur de la République et de la monarchie constitutionnelle. La démocratie l'effrayait : elle ne comprenait et n'aimait pas le peuple. Elle n'a guère aperçu les problèmes sociaux sous les problèmes politiques. Elle n'a pas apporté à l'étude de ceux-ci une méthode originale et neuve. Mais il reste qu'elle est, avec Benjamin Constant, le plus brillant représentant des idées libérales.

 

 

[Extrait de : Les Écrivains politiques du XIXe siècle. Extraits. Albert Bayet et François Albert. Librairie Armand Colin, 1907]

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