BookExpo America 2013 : Chronique (2)


« Vous êtes ce que vous lisez ! »


Placardent sur des panneaux publicitaires grands comme des demi-immeubles, les éditions Pinguin... Peut-être... Mais sans doute bien plus encore sommes-nous ce que nous achetons...

Mais ici, pas question de donner dans la vente à la sauvette au quidam qui baguenaude dans les allées de la BookExpo en quête d'une signature ou d'un verre laissé à la portée de sa main mendiante comme sur les stands du Salon de Paris ou d'ailleurs.

 

Non, ici on parle business... On vend du livre au kilo... Ou à la tonne quand on s'appelle Harper and Collin's, Pinguin, Random ou Hachette groupe... On négocie ses contrats pour l'année, la décennie ou le siècle à venir... On conquiert de nouveaux marchés, l'œil avide tourné vers l'Asie et l'Inde pour les gros éditeurs américains qui y délocalisent déjà la production de la numérisation de leurs catalogues.

 

Aussi craints qu'ils sont aimés tant ils régulent les humeurs climatiques du monde éditorial, l'Aréopage des agents littéraires arborant leurs badges VIP rouges sur la poitrine comme les armoiries de quelque prestigieuse maison, traverse la BEA avec l'assurance hautaine que lui confère son statut... Suivi de près par la nuée verdâtre des blogueurs littéraires dont l'influence ici se révèle colossale. À tel point que si le bureau des accréditations presse se trouve remisé loin du passage du public, le panneau les invitant à prendre leur badge se trouve lui en plein milieu... Ici on se doit de montrer ce qui compte...

 

La littérature ? Un business comme les autres, un business parmi les autres... What else ? Un dommage collatéral peut-être...


Franck-Olivier Laferrère


L'ensemble des chroniques BookExpo America 2013

> Pour en savoir plus, le site de la BEA

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