Day Men, tome 1 – Lux In Tenebris

Les cinquante familles de vampire règnent sur le monde depuis des millénaires, et se livrent une guerre secrète farouche. Mais les créatures de la nuit ne peuvent agir le jour. C'est pourquoi elles engagent des Day Men, des séides humains sur-entraînés et chargés de veiller sur eux et d'accomplir leurs projets secrets… Nous suivons David Reid, un des servants les plus récents de la famille Virgo qui ne va pas tarder à entrer en guerre ouverte contre la terrible famille Ramses.


Affublé d'un titre intrigant qui renvoie aux serviteurs humains qui régissent l'existence des vampires pendant la journée, ce comic book entend proposer une approche originale d'une figure classique du fantastique, si classique qu'on pourrait craindre qu'à force elle finisse par devenir banale. Fort heureusement, ce n'est pas le cas ici : Matt Gagnon et Michael Alan Nelson, respectivement managing editor (chez Boom ! Studio) et scénariste, trouvent un angle d'attaque original et développent ensemble cette première salve de quatre épisodes qui enchante et effraie à la fois.


Se déroulant principalement de jour, pendant que les Day Men œuvrent pour leurs maîtres, la série, truffée de rebondissements, se veut esthétisante et raffinée, glamour et décadente, à mi-chemin entre le film d'horreur et le film de gangsters. Day Men suit le destin de David Reid, un serviteur d'une famille de vampire, fraîchement recruté et entraîné. Pour lui la tâche s'annonce bien compliquée puisque dès les premiers jours de son nouveau « travail », un énorme conflit entre les familles éclate !


Le récit s'attache à montrer dans un premier temps quelques exemples du quotidien d'un Day Man, avant de rentrer dans le vif du sujet : la guerre en elle-même. Guerre totale sur tous les niveaux, que ce soit physique, psychologique ou même économique. Le rapport qu'entretient Reid avec ses maîtres est dépeint de façon subtile, entre dévouement absolu et effroi. Un point de vue qui m'a rappellé, en filigrane, le magnifique film de Tomas Alfredson, Morse, qui explorait déjà les liens ambiguës entre une créature de la nuit et son serviteur.


Déstabilisant et, à de rares moments, violent voire gore, Day Men est sublimé par les illustrations de Brian Stelfreeze. On pouvait s'attendre à des dessins sombres et des ambiances nocturnes, vampires oblige. Au contraire : prenant le lecteur à contre-pied, les jolies couleurs nimbent l'histoire d'une aura paradoxale, sombre et lumineuse à la fois. Pour une série qui a su s’exonérer de fort belle manière des stéréotypes actuels du genre (bitlit, vous avez dit bitlit ?) et qui donne bigrement envie de savourer la suite !



Stéphane Le Troëdec




Matt Gagnon, Michael Alan Nelson (scénario) et Brian Stelfreeze (dessins)

Day Men, tome 1 – Lux In Tenebris

Édité en France par Glénat (4 novembre 2015)

Collection Comics

144 pages couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

15,95 euros

EAN : 9782344010419

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