Paper Girls, tome 2
Destination 2016 pour nos 3 paper girls des années 80. Découvrez pourquoi le deuxième tome de Paper Girls est beaucoup plus réussi que le premier !
Mac, Erin et Tiffany, 3 adolescentes livreuses de journaux viennent d’arriver en 2016. Leur objectif ? Retrouver leur copine disparue KJ. Les jeunes filles comprennent très vite qu’elles ont voyagé dans le temps, mais pas dans l’espace : elles se trouvent toujours dans le quartier de Stony Stream. C’est ainsi que la première habitante qu’elles rencontrent n’est autre qu’Erin. Mais la version 2016 de la gamine, c’est-à-dire une jeune femme qui a plus ou moins bien réussi sa vie. Et pendant que les deux versions d’Erin apprennent à se connaître, un autre voyageur temporel arrive à Stony Stream… avec dans son sillage, des monstres gigantesques !
« Matez tous
les boutons des télécommandes
du futur ! »
Une intrigue mieux définie
Le premier tome de Paper Girls était un peu frustrant. Brian K. Vaughan, le scénariste de Saga, n’arrivait pas à faire véritablement
vivre ses personnages et que la reconstitution d’un contexte précis (les
États-Unis des années 80) n’aidait pas à se plonger dans l’histoire.
Avec ce volume 2, les choses s’améliorent. Brian K. Vaughan repositionne l’intrigue
en 2016 et définie beaucoup plus précisément les objectifs des personnages. Le
scénario se concentre sur la quête des filles pour retrouver KJ. Du coup, on
comprend bien les tenants et aboutissants de son histoire, mais surtout son
potentiel. Paper Girls ne semble pas vouloir
jouer pour le moment sur les paradoxes temporels, mais bien sur l’aventure à
rebondissements.
Des personnages enfin attachants
Nos 3 livreuses de journaux (les fameuses « paper girls » du
titre) prennent enfin de l’épaisseur. Évidemment, raconter la rencontre entre
les 2 Erin apporte un plus indéniable : imaginez un instant que vous
croisiez votre moi du futur ? N’aimeriez-vous pas lui demander ce qui va
vous arriver ? Pourquoi vous avez fait tels ou tels choix ?
Brian K. Vaughan travaille une palette très large de sentiments. On a beaucoup
d’empathie pour Erin, le personnage principal de la série. Mais le scénario
réserve aussi quelques surprises aux autres deux autres filles. Au petit jeu du
« mais que vont-elles devenir dans le futur ? », tout n’est pas
rose.
« Je crois que je dois
peut-être
remonter le temps pour…
changer les choses.
Comme dans Terminator. »
Girl power
Paper Girls nous montre le destin de 4 héroïnes qui ne se laissent jamais faire, qui luttent jusqu’au bout. Perdues dans le temps, elles ne s’en laissent jamais compter. Et ce n’est pas la version adulte d’Erin qui peut dire le contraire : Erin la fillette compte bien retrouver KJ, même si pour cela elle doit affronter tous les dangers.
Un style graphique aussi varié que réussi
Et puis il y a les dessins de Cliff Chiang. C’est un artiste complet dans le sens où il semble aussi à l’aise dans les scènes intimistes que dans les scènes d’action voire cataclysmique (je pense notamment à la scène avec le ver géant). À noter aussi la palette de couleurs de Matt Wilson et Dee Cunniffe, les coloristes, qui travaillent tout en ton de rose, rouge et violet. Leurs couleurs donnent une ambiance assez particulière à Paper Girls et compte pour beaucoup dans la réussite de ce deuxième tome.
► Et maintenant ? Découvrez le chef d’œuvre de Brian K. Vaughan : The Escapist.
Stéphane Le Troëdec
Les références
Brian K. Vaughan (scénario), Cliff Chiang (dessin)
Paper Girls, tome 2
Édité en France par Urban Comics (17 mars 2017)
Traduit par Jérémy Manesse
Lettré par Moscow Eye
Collection Urban Indies
15,00 €
136 pages en couleurs, papier glacé, couverture cartonnée
EAN : 9791026810377
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