2012. Eve Coffin est une jeune recrue de la police, en plus d'être une sorcière. Sa première enquête la conduit à traquer le Ice Fisher, un tueur en série qui dépose en évidence ses victimes, uniquement des jeunes femmes, dans des lieux glacés. Eve rejoint deux agents qui sont déjà sur la piste du tueur depuis quelques temps. Bien sûr, ils ignorent qu'Eve possède des dons de sorcellerie qui pourraient bien s'avérer utile dans la résolution de l'enquête…

2015. Eve Coffin est enfermée en prison, accusée du meurtre de Doyle Donovan. Pendant ce temps, dans sa demeure familiale, une entité maléfique fomente sa vengeance…

Dans le premier tome de Coffin Hill, Caitlin Kittredge avait délibérément choisi de mettre de côté la période policière de la vie d'Eve Coffin. Tout au plus, on savait qu'elle avait résolu l'enquête, mais toute la lumière n'avait pas été faite. On se doutait bien que Kittredge allait y revenir, et c'est donc chose faite dans ce tome 2.

L'ambiance est donc ici un brin différente de ce qu'on avait pu lire, peut-être moins désabusée dans les premiers épisodes. L'une des marques de fabrique de la série était de jouer énormément avec les flash-back et flashforward, parfois même un peu trop. C'est une nouvelle fois le cas ici, même si le résultat est moins gênant, dans la mesure où on commence à bien connaître les personnages.

Caitlin Kittredge concentre son attention sur l'enquête du Ice Fisher, et met un peu de côté les autres périodes. Du coup, on se retrouve avec une histoire beaucoup plus accessible que le tome un. La jeune recrue intègre une équipe de policiers, mène l'enquête, doit se méfier de ne pas se faire trop remarquer à cause de ses dons. Classique. Le principal défaut étant que, comme il n'y a pas tant de personnages que cela, on devine assez vite l'identité de l'assassin.

Et puis : une jeune fille mignonne. Avec des pouvoirs surnaturels. Dans les forces de l'ordre. Qui enquête sur des serial killers ? Non vraiment ça ne vous rappelle rien ? Par moment, cela m'a beaucoup fait penser à la série Witchblade, quand Ron Marz insistait aussi sur la vie professionnelle de Sarah Pezzini (la bonne époque de la série donc !).

Inaki Miranda n'a pas son pareil pour dessiner des jeunes filles mélancoliques au look goth. Il s’intéresse aux visages, et plus particulièrement aux yeux de ses demoiselles. Mais comme il commence à y en avoir un certains nombre dans l'histoire, on commence à le voir atteindre ses limites : par moment, ses jeunes filles se ressemblent beaucoup. Idem pour les rares passages où Inaki Miranda prend moins de temps pour soigner ses planches, c'est tout de suite beaucoup moins élégant.

Coffin Hill est une série à suivre, c'est acquis. Mais ce tome deux est un tout petit cran en dessous du premier, parce que l'effet de découverte ne joue plus et que l'histoire se veut un peu plus classique. Malgré tout, j'ai aimé que Caitlin Kittredge revienne sur cette intrigue liée au Ice Fisher, cela complète bien le premier tome. Et il reste encore des zones d'ombre dans la vie d'Eve pour alimenter les tomes à venir. J'espère simplement que Caitlin Kittredge a prévu des rebondissements intéressants, sinon le troisième tome risque peut-être d'être celui de trop.

Stéphane Le Troëdec

Caitlin Kittredge (scénario), Inaki Miranda (dessins)

Coffin Hill, tome 2 – Sombres desseins

Cet album compile les épisodes 8 à 14 de la série Coffin Hill publiée aux USA par Vertigo.

Édité en France par Urban Comics (26 juin 2015)

Collection Vertigo Classiques

168 pages couleurs, papier glacé , couverture cartonnée

15,00 euros

ISBN : 9782365776660