Jean-Claude Steinmetz dépasse les idées immédiates

Quoique athée Steinmetz semble appartenir à ces croyants car comme eux il est inspiré par l’Apocalypse selon Saint Jean. Et dans un transfuge habile il le transpose pour notre époque dont chaque jour crée des soustractions plus qu'il ne donne des raisons d'espérer.
Et celui qui rêva il y a fort longtemps de devenir une star du football choisit comme terrain de jeu le champ du religieux. Certes il a des doutes : Aucune phrase ne sera donnée par le dieu mais il espère - moins espiègle qu'orgueilleux – qu'il la trouvera au fond de lui-même.
Appariteur musclé des chiffres il crée par eux une symbolique plus ou moins douteuse mais qui à ses yeux fortifie son propos où Jean et l'Ange deviennent les prolégomènes à des considérations factieuses fortes de leur méticulosité et sobriété d'apparat.
Existe là chez Steinmetz sans qu'il le dise un jeu au sein de croyances et prophéties. C'est une manière de désamorcer l'Apocalypse en diverses plages poétiques où l'imaginaire fait son chemin face à ce que trop d’obscurité obombra. D'où cette poésie plus blasphématoire que divine et propre, malgré tout, à réjouir.
Jean-Paul Gavard-Perret
Jean-Luc Steinmetz, Vers l’apocalypse, couverture de Valère Novarina, Le Castor Astral, mars 2022, 200 p.-, 15€
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