Vee Speers : les braqueuses

 

 


 



Vee Speers fait tout pour que le regard s’éprenne de celles qui ne sont ni des Vierges Marie ni des Marie-Madeleine. De telles femmes renvoient plus à la semence humaine qu’au semen divin. Pour le photographe elles deviennent mandorles, « incarnationis mysterium » dans ce que Bran van Velde nommait « la lumière et non l’éclairage ».


L’artiste suggère l’imminence mais en même temps l’impossibilité des contacts.  D’où une miellée, une partition où se joue l'union, l'exclusion, la solitude. Le dévoilement connaît un certain nombre de frontières. Il devient déplacement, détournement afin d’établir l'équilibre entre l'ellipse tournée vers la suggestion et l'énoncé complexe  porté vers l’apparition qui se voudrait pieuse.

 

Demeure, comme le souligne Bourgeade dans un de ses derniers textes, la nécessité du secret et l'impératif de la monstration. « Que cherches-tu? » Dit le portrait.  « Qù suis-je ?» répond celui qui regarde. « Mais encore ? » reprend le premier. « Vous montrez tout ce qui manque, échappe » ajoute le second.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Vee Speers, « Bordello », texte de Pierre Bourgeade, coll. Erotica, Ches Higgins, Montreuil, 200 E..

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