Les P'tits mots logiques, aphorismes et pensées

Le souci avec ces recueils de bons mots, et surtout quand il ne s'agit pas d'un florilège issu de précédents ouvrages mais d'un livre neuf, c'est l'aspect ampliation et lassitude. A raison de trois par page,  il faut du rythme, de la surprise, de la folie, pour que l'ouvrage ne tombe pas des mains et permette des échanges et des rires. Las, rien de tel ici... 

"Pour trouver le voleur violeur, il faut démasquer son affection pour les pique-niques"

La grande majorité de ce recueil est constitué de mots éculés (de "fidèle gastro" à "Léonard devint si..."), de mots pas drôles du tout ("un jour Belmondo sera l'As des Asticots") voire carrément de très mauvais goût ("Quand on est mort c'est cancer plus à rien"). Il y a en a de bien drôles ("au FN, c'est l'Arabe qui cache l'enfoiré"), des pas drôles du tout ("Avec Mittal, l'Inde a-t-elle Ghandi ?") et trop alambiquée ("Serge avec ses gain se bourre, tout dans sa tête est chou") pour atteindre à la vraie intelligence des aphorismes : il faut que ça ai l'air naturel, comme le jaillissement d'un esprit alors qu'on a souvent l'impression que souvent il peine à jouir. 

"Gibraltar est un détroit... C'est qui les deux autres ?"

On aimerait bien sauver ce petit volume, car il propose quelques belles petites saillies ("Le comédien qui a un trou n'est pas forcément pénétré par son personnage"), mais elles sont trop rares pour ne pas qu'on se lasse assez vite de les chercher. Au final, on irait bien rappeler à Serge Riaboukine sa petite vérité : "L'auteur est une huître ne faisant pas que des perles"... 

Loïc Di Stefano

Serge Riaboukine, Les P'tits mots logiques, aphorismes et pensées, Chifflet & Cie, février 2014, 128 pages, 10 eur


Aucun commentaire pour ce contenu.