Frédérique Guétat-Liviani et Christian Désagulier :  retour aux fondamentaux

Des tropiques à la Normandie, l'obstination pour les plantes devient le ferment de l'écriture de Désagulier. Elle  trouve dans cette sève des façons d'être et de penser. C'est pourquoi l'auteur rêve non seulement de les rassembler mais de leur ressembler car elles n'ont rien de végétatives.

L'herbe – du moins dans les pays tempéré – recouvre le terre. Ce qui fait écrire à Christian Désagulier que la vie est verte. À leur présence nait le verbe du poète et son jamais assez comme aurait pu écrire Beckett.
Dans cet espace la vache plane sous l’effet du LSD produit par les plantes qu'on nomme zizanie et l’ergot de seigle. Le tout avant que pesticides et engrais trahissent la nature, massacrant vers de terre et abeilles.

Frédérique Guétat-Liviani accompagne l'auteur et dessine avec des plantes ses murmures en contrechant. Le second fait jaillir des mots d'herbacés leurs racines grecques, latines, arabes, etc. en s'inspirant de divers albums lexicaux. Il les défend toutes, les compile comme Jean-Jacques Rousseau le fit en son temps. Son reliquaire devient une rêverie en rappel de divers auteurs et pays (de l'Afrique au Japon en passant par l'Amérique). Et ce dans une fantaisie poétique là où toute herbe est à l'origine du verbe.
Et de l'image.

Jean-Paul Gavard-Perret

Frédérique Guétat-Liviani et Christian Désagulier, Vherbier, coédition Fidel Anthelme X / Terracol, janvier 2022, 40 p.-,15 €

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