Christophe Mahy : sauve qui peut la vie

Christophe Mahy ouvre le monde de manière paradoxale car en immersion intérieure. C'est pourquoi nous ressentons une même temporalité, une même émotion d'autant que je, tu et nous se mêlent.

Le poète remet à jour notre vie par un tel voyage autant dans le glacier des hautes nuits que dans la furie des villes avec cette impression qu'être là c'est toujours être ailleurs. Si bien que par sensations la poésie invite à la réflexion. Le tout dans un voyage à rebours qui nous oblige à faire bonne mesure face à l'imminence du naufrage et à trouver dans ce livre une halte buissonnière.

Reste cette recherche de l'ailleurs. Elle demeure le lieu du vent mais aussi une faille  où s'éprouvent bien des vertiges. Dans ce périple il manque toujours un pas. Mais c'est justement ce pas au-delà que l'auteur cherche. D'où ce voyage dont nous devenons complices tant de tels poèmes s'intègrent en nous.

Et ce même si nous ignorons ce qu'est partir / même aux heures d'adieu. Car, au fond de nous, nous sommes plus sédentaires que les pierres elles-mêmes. Et l'épisode du Covid n'est peut-être pas pour rien dans une telle exploration.

Jean-Paul Gavard-Perret

Christophe Mahy, À jour passant, coll. Blanche, Gallimard, novembre 2021, 146 p.-, 14 €
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