Chrystèle Lerisse et la lumière du noir

Chrystèle Lerisse ne part jamais à l'aventure. Son travail est le fruit d'un processus mental : avant de se mettre à l'ouvrage et étant donnée cette réflexion préalable, elle ne multiplie pas les prises : elle sait ce qu'elle a à faire et ce que chaque photographie va produire comme fascination et interrogation.

Ses épreuves argentiques  se révèlent silencieuses, fragmentaires, sensibles, discrètes, troubles, gommées par des valeurs de gris. Existe de la place pour le regardeur en de tels espaces là où l'artiste opte toujours pour le petit format qui concentre l'attention.

La multiplicité de ces petites images sérielles de corps nus ou de vaches invite le visiteur à se rapprocher et à établir une relation de proximité avec de tels travaux  au sein d'une intimité errante de l’espace et de la photographie.
Nous nous retrouvons confrontés à l’intime puisqu’au delà de 50 cm, plus rien n’est visible. Est donc proposé un regard particulier sur le paysage – corporel ou animal.

C'est là l'image d'un paysage intérieur déroutant par la taille des photographies, leur composition et leur sujet. Existe un paradoxe qui éloigne de toute tentation pittoresque.
La photographe parvient à capter une essence du lieu et du sujet là où se crée un mouvement de (re)connaissance particulière dans de telles séries productrices de changements.
Et pas seulement d'échelle.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Chrystèle Lerisse, Artiste plasticienne photographe, Galerie Victor Sfez, 18 place Dauphine 75001 Paris
Exposition du 30 juin au 13 juillet 2020
Aurora Noir, Treignac Projet, du 27 juillet au 9 septembre 2020

Aucun commentaire pour ce contenu.