Avec Snuff, Chuck Palahniuk nous fait baver d’envie et d’angoisse

On entend déjà les fans pleurer de déception ; le journaliste américain, auteur d’une dizaine de roman, dont le fameux Fight Club porté à l’écran par D. Fincher, rouille du stylo Bic. Certains disent qu’il ne sait plus quoi inventer depuis son chef d’œuvre À L’Estomac, roman polyphonique sur fond de poésie noire. Le voilà qui s’attaque au sujet le plus difficile à traiter en littérature : faire la description de la société actuelle à travers le prisme de l’industrie pornographique. Tout un programme. 

Le pitch ? C. Wright, ancienne reine du hard, décide de mettre fin à sa carrière par une dernière scène, et pas des moindres : se faire prendre par six cents mâles en une nuit, face à la caméra. Chaque candidat porte un numéro : trois d’entre eux racontent la scène. Comme d’habitude, l’auteur nous fait baver d’envie et d’angoisse. Les deux cents pages sont parfois drôles, souvent trash, toujours intelligentes.

 

Qu’on le porte aux nues ou qu’on le descende, Palahniuk est loin d’être le provocateur qu’on croit connaître ; simplement, il nous oblige à mettre le nez là où ça sent mauvais. Cet univers, nous l’avons construit, Palahniuk s’amuse à le détruire.

 

Cécile Coulon

 

Chuck Palahniuk, Snuff, traduit de l'anglais (USA) par Claro, Sonatines, septembre 2012, 213 pages, 16,50 €


Lire également la critique de Loïc di Stefano.

 

Aucun commentaire pour ce contenu.