Les Plus beaux baisers du cinéma

kiss, kiss, bang, bang

L'idée de réunir des photographies de quelques-uns des plus beaux baisers du cinéma n'est pas neuve. En 1991, Luis Gasca proposait déjà Embrasse-moi, idiot (Ed Sedli) qui, sur le même principe, réunissait des dizaines de lèvres se rapprochant, se collant, s'aimant. Mais peu importe, le cinéma regorge de tellement de scènes de baisers que l'on pourrait publier plusieurs encyclopédies sur le sujet.

Ici ce sont 69 baisers qui se retrouvent réunis selon un choix forcément subjectif. Sont-ce les plus beaux ? Le débat reste ouvert. Les exégètes regretteront l'absence de James Bond ou de Un homme et une femme, que les baisers entre hommes y sont sous représentés (une étreinte tirée de My Beautiful Laundrette, un baisemain issu de La Cage aux folles) alors qu'ils vont de l'amour (Le Secret de Brokeback Mountain) à la mort (Cosa Nostra). Mais, après tout, à chacun ses choix. Et à chacun de s'amuser à se créer son propre musée imaginaire.

Dans ce livre, les baisers sont classés par genre : mythiques (à commencer, of course, par celui de 1896 qui fit sensation), romantiques, drôles, transgressifs, vrais, musicaux. Avec une judicieuse volonté de sortir des sentiers battus en proposant des clichés issus du Père Noël est une ordure, d'Elephant Man mais aussi du trop méconnu film algérien Biyouna.

L'ouvrage se présente sous forme d'un catalogue montrant les photos agréablement imprimées (le fait est à souligner) suivi par quelques notules informatives écrites par Didier Roth-Bettoni. Informatives mais parfois succinctes. Ainsi il est dit, ce qui est vrai, que le légendaire baiser de L’Affaire Thomas Crown (ah Steve McQueen et Faye Dunaway !!) fut à tort considéré comme le plus long de l'histoire du cinéma. Mais, ce que l'auteur ne dit pas, c'est qu'en réalité il ne dure que 65 secondes c'est-à-dire bien moins que celui que s’échangeaient Regis Toomey et Jane Wyman en 1940 dans You're in the Army Now : 185 secondes ! Le record semble toujours appartenir à The Kiss puisque ce film de 50 minutes n'est en réalité qu'un long baiser. Mais il s'agit d'un film expérimental signé Andy Warhol.

Par ailleurs, je me permets de corriger une petite erreur (p 106) : dans Casablanca, Ingrid Bergman ne dit jamais « Play it again, Sam » mais simplement « Play it, Sam ». Le « again » fut rajouté par cet iconoclaste de Woody Allen lorsqu'il transforma la réplique pour en faire un titre de film (en français : Tombe les filles et tais-toi !)

Les Plus beaux baisers du cinéma n'est pas un livre à feuilleter n'importe où car il risque de vous donner envie d'embrasser la personne la plus proche de vous. Donc évitez de l'ouvrir dans le métro.

Quoique.

Philippe Durant

Didier Roth-Bettoni, Les Plus beaux baisers du cinéma, Milan, novembre 2012, 24,90 €

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