Batman v Superman : L’Aube de la Justice

Voilà donc le film qui doit enclencher le développement des super-héros DC Comics au cinéma, et notamment expliquer pourquoi plusieurs surhommes se rassemblent pour former la Ligue de Justice.


Seulement le résultat est loin d'être à la hauteur. Le traitement de Superman dans le précédent film de Zack Snyder m'avait déjà posé problème. Trop noir, trop (superficiellement) torturé, et globalement bien trop éloigné du Superman que j'aime sur papier (Batman adepte des armes à feu, Lois Lane qui n'est là que pour jouer le rôle de la jeune femme à sauver, etc.).

Évidemment, j'étais un peu naïf de penser que Snyder (et C. Nolan dans les coulisses) allaient réaliser le virage à mon avis nécessaire. On se retrouve donc avec des problèmes  quasi-identiques, c'est-à-dire la volonté de faire des super-héros des personnages "pour adultes", avec les thématiques qui iraient avec. Iraient, parce que le traitement est une nouvelle fois très très naïf.

On se retrouve donc avec une heure et demi de film où il ne se passe pas grand chose, où on essaie de nous montrer comment les deux personnages en viennent à se mettre sur la tronche joyeusement. La figure est classique pour les lecteurs (surtout ceux de Marvel d'ailleurs), mais moins pour le public ciné.

Histoire d'en rajouter dans le vernis "adulte" quelqu'un chez Warner s'est dit que rajouter des références bibliques serait un plus. Que ça ferait plus dark, comprenez. Sauf que comme rien ne se fait légèrement dans ce film, on nous matraque de références : tableaux, bibles, noms de rue, lieux (l'affrontement promis se déroule… dans une église !). Bref, le film a la finesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Le pire reste finalement les "visions" des personnages qu'on nous balance sans cohérence aucune, un peu au petit bonheur. Certaines n'étant là que pour souligner les raisons pour lesquelles nous deux amis en viennent aux mains (l'être venu du futur pour prévenir Batman était une idée, mais n'est jamais utilisé pour autre chose). Le film s'achève sur un stéréotype qui ne trompera personne (d'ailleurs, l'ultime seconde est là pour enfoncer le clou des rares spectateurs qui auraient pu y croire).

Et puis arrive la deuxième partie du film, avec non pas une mais deux grandes bagarres, plutôt réussies, en tout cas bien plus dans l'esprit comic book. Là, le film commence à prendre son envol mais c'est déjà trop tard. Wonder Woman ne fait que traverser le champ de bataille, histoire d'annoncer le film homonyme à sortir en 2017 (à noter le joli thème musical qui se démarque d'un ensemble assez chaotique et particulièrement "pompier"). Dommage, parce que l'actrice Gal Gadot endosse avec conviction la tenue de l'Amazone guerrière. Si j'avais un peu peur pour Ben Affleck, il s'avère très convainquant et habité, au point qu'on se dit qu'on le verrait bien dans un film en solo (en cours de production d'ailleurs). Quant à  Jesse Eisenberg, on a oublié de lui dire qu'il jouait Luthor et non le fils du Joker. Il est ridicule, exception faite de sa toute dernière scène.

Tout n'est pas négatif cependant. Jeremy Irons campe un Alfred caustique comme on les aime. Et le début du film fait le lien avec la fin de Man of Steel, dont il constitue un contre-champ réussi.

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