The Other Story propose un mixage de symboles et de lieux significatifs dans une Jérusalem où les valeurs se confrontent et se mêlent entre l'aspect étouffant des quartiers ultra-religieux, la modernité des appartements des classes aisées et le calme d’un couvent catholique transformé en théâtre d’une médiation intempestive.

Chacun affirme la façon dont les autres doivent mener leur vie. Et à travers ces tableaux le spectateur comprend combien la société israélienne est proche de la nôtre. Les deux semblent écartelées par différentes cultures et niveaux de croyances ou de richesses. Beaucoup semblent frustrés de ne pouvoir accomplir leur quête de spiritualité, d'autres sont offensés par la manière dont - et à l'inverse - elle s'affiche.
Avi Nesher donne à ses personnages une tension intérieure qui se propage dans les altercations au milieu de nombreuses intrigues où la religion reste une sorte d'espoir mais aussi de gangrène.

Chacun avance comme il peut lourd de ses secrets pas toujours glorieux - Shachar en particulier, un des héros que Tali et Yonatan tentent de mettre en contradiction afin d'éviter à leur fille une vie entravée et réduite par de vieilles croyances. Ils sont - partiellement - encouragés par la présence d'un couple au bord de la crise de nerf (ou de la rupture) et qui révèle les affres d'une société où la présence de sectes intégristes favorisent les déchirures.
 

Jean-Paul Gavard-Perret
 

Avi Nesher, The Other Story, 2019