Les films maudits : les 25 ans de l'Etrange Festival

Seuls les films hérétiques font le miel de l'Etrange Festival, son ambiance, ses festins et son encyclopédie particulière du cinéma. Celui du mauvais genre dont l'objet reste une culture certaine de diverses transgressions. Dans cette édition Jean-Pierre Dionnet et 24 autres artistes (De Découflé à Chloé Delaume) permettent de redécouvrir des œuvres "classiques" souvent ignorées même par les DVD.

Existe dans cette manifestation du Forum des Images (après ses premières années au Rex) une collégialité particulière fétichiste et collégienne face à des images sacrées ou plutôt de sacrées images. Des Squelettes Volants à Flash Gordon, s'instruit les pépites de l'étrange depuis les films muets jusqu'à l'actualité. Toutes Les films sont des singularités comme "Irréversible" de Gaspard Noé "inversé" (ou remis à l'endroit) 17 ans après sa première version pour un  montage plus cruel et mélancolique, plus limpide aussi car moins conceptuel mais tout autant déprimant.
L'amusement peut se lier à la philosophie pour peu que les afficionados tiennent le coup dans des expériences déroutantes où le temps lui-même s'il détruit, construit aussi. De Gaspard Noé à Bruno Dumont et "leurs cailloux dans la chaussures" que sont leurs films et après les "films maudits" de Biarritz (sous l'impulsion de Cocteau) ce festival récompense des films qui poussent le cinéma en avant.

Quelques années plus tard ces films dit provocateurs sur lesquels est jeté l'anathème deviennent des musts nécessaires loin des doxas officielles d'une époque frileuse là où le satanisme lui-même n'est pas absent (tant s'en faut) par ses détournements dont Tarantino lui-même à donné un effet grand-guignol des plus intelligents et impertinents.
Ce cinéma – estimé souvent raté – reste aussi hystérique que jouissif. D'où la nécessité d'un tel festival dont nous saluons ses 25 printemps.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

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