James Gray : abstraction astronomique

Faussement introspectif et certainement prétentieux ce méli-mélo grandiloquent et familial mais aussi spatial se veut une épopée de la solitude et une énième digression de l'auteur sur son rapport au père (parfaitement incarné dans ce blockbuster particulier par Tommy Lee Jones).

Nous sommes loin de Gravity ou Interstellar même s'il existe une redondance avec eux dans ce space-opera un peu éthéré, évasif et porteur en voix off d'une métaphysique à deux balles.

La beauté abstraite du film qui devrait faire accomplir de vilaines choses par un beau gosse (Brad Bitt) reste platement dépressif dans ce lieu vide. Le film se situe dans la suite d'un cinéma qui n'existe pas. Ou plus. Et Gray ne sera jamais Coppola. Ce qui n'enlève rien, pour les amateurs, à l'aspect planant d'un film sobre en effets et superbement interprété par les trois personnages clés.

Que le héros chasse son père jusqu'à Neptune  voudrait transformer cette réalisation léchée en un nouvel avatar Apocalypse now. Mais le film est gélatineux. Voulant s'inscrire dans un genre balisé, Gray réalise de belles séquences d'action. Mais entre elles l'ensemble est plombant. Ses grandes questions qui se réduisent finalement à l'équivalent d'un jeu vidéo avec les obstacles à franchir.

Pour aimer le cinéma de Gray nous reviendrons à Little Odessa.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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