Yuan Qing : la chinoise rohmerienne

La cinéaste chinoise propose le voyage en vélo d'une femme en Malaisie. Chaque crevaison de son moyen de locomotion devient l'occasion d'une station forcée et d'une rencontre - entre autre avec Pascal Gregory.

Eric Rohmer reste continuellement en "sous-couche" dans ce film. Ce dernier devient un exercice de style qui est écrasé par l'ombre du cinéaste français. Le film est charmant mais le rohmerisme calqué via La collectionneuse , Reinette et Mirabelle, Pauline à la plage entre autre empêche l'audace nécessaire à une œuvre libre et convaincante.

Obnubilée par ses références, la cinéaste tombe dans le maniérisme et le film ne décolle jamais. Néanmoins il n'est pas déplaisant en ses conversations - surtout celle avec Gregory en décalage complet avec le contexte.
C'est à ce moment là que le film s'envole quelque peu. Hong Sang-Soo n'est soudain pas loin. Mais la réalisatrice n'arrive pas au même niveau de fausse naïveté et de recherhce d'identité. Les effets de miroirs sont par trop évidents et ce pour cause de références et de citations.

Ce dispositif crée un faux film d'auteur : le hasard y joue, le récit est assez sobre, c'est joli et gentil mais sans grand intérêt dans ce lieu de frontière entre Chine et Malaisie. Sous des plans parfois étonnants rien ou pas grand chose est traitée.La beauté de l'héroïne (et des autres actrices) ne peut tout sauver.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Yuan Qing, Trois aventures de Brooke

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