Clarice Lispector : les merveilleux mirages

Se transformant au besoin en chien, la narratrice de tels contes nous ravit. Entre autre par le dynamisme et l'humour de telles histoires où bien des questions restent ouvertes.

L'auteur mixe plusieurs mondes. Celui des enfants comme celui des animaux. Les deux engeances sont aspirées au sein d'évènements qui provenant de la vie quotidienne se transforment en mystère drolatique.

Un régal est créé en une telle hystérisation pleine d'ironie et de tendresse. Clarice Lispector donne une vision émotionnelle et magique du monde là où se mêle le métier de mère à celui d'écrivaine.

Il existe aussi une demande de pardon pour celle qui a tué des poissions mais uniquement par inadvertance. De tels contes ajoutent un pan inédit à une œuvre qui ne cesse d'explorer l'étrangeté du monde.

Avec simplicité, les dérives et les excès de l'imaginaire gardent une puissance magique plus que substantielle et que Julie Chausson illustre de manière allusive et astucieuse. La conteuse reste aussi impudiquement libre que le flamant rose. Ne se voulant pas plus blanche que blanche elle devient en ses contes une Ophélie qui incite à l'hérésie.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Clarice Lispector, La femme qui a tué les poissons et autres contes, traduit du portugais (Brésil) par Isabelle Borges, Jacques et Teresa Thiériot, gravures de Julia Chausson, éditions  Des femmes/Antoinette Fouque, décembre 2021, 96 p.-, 15 €

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