Cher Claude-Henri Rocquet, à bientôt...

... le plaisir toujours quelque peu stupéfiant de vous lire !
Vous le savez comme moi, bien sûr : certains libraires ne sont parfois rien que de sacrés cancres ou de vrais pourceaux en leur domaine, banals commerçants, n’est-ce pas. Mais, bref, passons : développé ici, cela pourrait alors trop facilement faire figure d’une sorte de coup de pied de l’âne au vieux lion !

Quoi qu'il en soit, venant tout juste de leur passer commande urgente de Racines de l’espérance, le dernier ouvrage posthume tout récemment paru de C-H Rocquet aux éditions du Bois d’Orion, ne voilà-t-il pas qu’en attendant un pur plaisir préliminaire se manifeste d'ores et déjà ouvertement en moi rien qu’à la pensée de pouvoir, sûr et certain, y retrouver – et donc très bientôt m’en repaître –, sinon, hélas, jusqu’à l’intonation vivante de sa voix chaleureuse, du moins les bienfaits, les accents et les rythmes propres à une écriture au cours et au long cours de laquelle circulent, comme des nefs sur un grand fleuve, de puissantes phrases pleines à ras-bord de multiples richesses et de rares trésors ainsi généreusement partagés : une fois arrivés au bout du voyage, une page après l’autre, à bon port chez nous une fois le livre refermé !

Écriture-sésame qui – parce que le plus souvent éclose à point sous sa plume depuis le plus profond et le plus sacré de lui-même, ce lointain intérieur cher à Henri Michaux aussi – ouvre au monde et, poésie fortifiante, irradie de proche en proche ; quasi, pour ainsi dire, à l’infini des sens.
J’y reviendrai bien entendu bientôt, après lecture.

André Lombard

Claude-Henri Rocquet, Racines de l'espérance, Le Bois d'Orion, mai 2022, 176 p.-,19€

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