Bérénice Constans au « secours » de Claude Louis-Combet

L’œuvre de Louis-Combet est d’une rare exigence dans le paysage littéraire du temps. « Unité zéro » zébré » des interventions de Bérénice Constant le prouvent. Et si les mots coulent, apparemment intarissables, sans se déprendre du secret obscur qu’ils ne peuvent cerner ici la peinture les détend même si l’angoisse n’est  jamais levée. Chaque fois le mot qui s’écrit fait figure d’être le premier : mais aucune lumière n’est faite. D’où l’aide des images de Béatrice Constans. Elle reprend l’ignorance des mots pour leur donner une réponse en s’enfonçant dedans. Comme si les « sans mots » (comme il y a des « sans-dents »…) étaient seuls habités de la certitude excessive de la présence...

 

L’entreprise de Louis-Combet n’a pourtant rien de nul. C’est comme si l’enfant tournait autour de sa faute dont l’écriture reste l’expression mineure et contingente. Avec le temps rien ne s’arrange. Les mots demeurent dans le manque à l’appel en dépit de l’insistance de l’avalanche des livres de l’auteur. Ecrire n’est que du « comme-ci » et du comme ça. Du coup-ci coup-ça  avec du bruit pour en faire du silence. L’auteur le vrai ne peut l'écrire qu’avec la clef qui n’a plus de maison, avec le pas du pas sur la route du manque, avec la main de l’enfant mutilé. Bérénice Constant lui donne la sienne  (maternante, féminine) pour trouver un sens à la voie du poète.

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Claude Louis-Combet, Bérénice Constans, « Unité Zéro », Editions Fata Morgana, Fontfroide le Haut, 24 pages


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