Wonder Woman, déesse de la guerre, tome 2 – Coup du sort

Wonder Woman a pris la place d’Ares et est devenue la nouvelle déesse de la guerre, en plus de son rôle de princesse de l'île des Amazones et de membre actif de la Ligue de Justice. Maintenant qu’elle a réussi à contrecarrer les plans de Donna Troy, on pouvait imaginer qu’elle allait pouvoir souffler. Hélas, un nouvel adversaire fait son apparition et menace l’île. Sans compter que Donna Troy s’évade et part découvrir le monde des Hommes…

 

Retour sur les faits.
Étape 1 : l’acharnement d’une poignée de féministes américains quant au travail du couple Meredith et David Finch sur le titre Wonder Woman était disproportionné (lire ma critique du tome 1).
Étape 2 : Tout ce buzz négatif autour d’une des stars de DC Comics pousse l’éditeur a réagir. Pour calmer le jeu, on choisit de modifier le costume de son héroïne, en la couvrant un peu plus. Comprendre : cacher ces seins et ces cuisses que je ne saurais voir…

Étape 3 : le nouveau costume s’avérant des plus moches, cela n’a fait qu’ajouter à la polémique.

 

Et pourtant, si on prend soin de ne s’intéresser qu’au titre, on y découvre tout de même des éléments de satisfaction. Oh, ce tome 2 n’est pas fabuleux ni le comic-book du siècle, on est bien d’accord. Mais le couple Finch ne mérite certainement pas la volée de bois vert qu’ils ont reçue outre-Atlantique.

 

Les dessins de David Finch était une de mes déceptions dans le premier tome. L’artiste semble avoir pris ses marques, et son dessin est maintenant plus régulier, surtout au niveau des visages. Ou bien alors les encreurs s'affirment un peu plus, mais, graphiquement, ça fonctionne bien mieux. Reste le costume, moche (oui, j’insiste), mais qui, en plus, doit être particulièrement compliqué à faire fonctionner, graphiquement parlant. Qu’on se rassure, il va disparaître bien vite.

 

Meredith Finch, de son côté, met un peu plus en avant le personnage de Donna Troy dans ce deuxième tome, pour dynamiser son histoire. D’un côté, elle peut continuer à travailler sur l’héritage du travail de Brian Azzarello, avec la présence importante du panthéon divin. Meredith Finch aurait pu passer à autre chose, comme le font souvent les scénaristes, pour ne pas trop s’encombrer du travail de son prédécesseur. Mais on sent chez elle la volonté de raccrocher son histoire au travail précédent.
D’un autre côté, elle utilise le personnage de Donna Troy pour se donner un peu d’air et un peu de liberté (tout le passage à Londres). À un point tel que cette dernière vole presque la vedette à l'héroïne principale. Et puis Donna Troy, c’est aussi un bon moyen de souligner, par effet miroir, les difficultés que rencontre Diana. Nul doute qu’avec des vilains moins stéréotypés et plus fouillés, l’histoire fonctionnerait encore mieux.

 

Loin de la purge annoncée sur certains sites US, Wonder Woman, déesse de la guerre se situe dans le prolongement du travail d’Azzarello. À mon avis, c’est une bonne chose car cela donne une belle continuité, pour le coup. Par contre, si vous n’aviez pas aimé le remaniement d’Azzarello, vous n’aimerez sans doute pas ce qu’en fait Meredith Finch. Tout n’est pas réussi (rappelons que Meredith Finch est encore une scénariste « débutante »), mais globalement, on tient un comic-book loin d’être honteux, et qui ne donne pas l’impression d’être bâclé. Dommage donc que DC Comics se soit cru senti obligé d’écouter ses lecteurs les plus bruyants.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Meredith Finch (scénario), David Finch (dessin)

Wonder Woman, déesse de la guerre, tome 2 – Coup du sort

Édité en France par Urban Comics (9 septembre 2016)

Traduit par Thomas Davier

Collection DC Renaissance

17,50 €

176 pages en couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

EAN : 9782365779005

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