Label de cas d’X : Nick Tosches

Plus que Bukovski Tosches dresse un portrait d’une Amérique hantée par la sexualité débridée et la violence. Féru de leur concubinage « Les filles y a que ça de vrai » en reste le modèle parfait. Quittant pour un temps Jerry Lee Lewis, Dean Martin et Sony Liston ou la mafia italienne, maître du détail et du petit fait vrai le romancier au physique de gandin fait de ses personnages des anti-héros. A savoir des semblables, des sœurs, des frères. Mais peut-être celles et ceux qu’on ne voudrait pas connaître. Fort pour reprendre un de ses titres de « La Religion des ratés » Tosches fait de la littérature ce que Quentin Tarantino a fait du cinéma  entre autres avec « Kill Bill ». L’alcool coule à flot. Mais le

sang et autres sucs corporels encore plus. Il n’y a là que de drôles d’oiseaux et des perdants pas forcément magnifiques. Entre bars, taudis, bordels et hôtels de passe  - qui ne sont jamais traités en tant que décors pittoresques -  surgit l’univers puissant, ténébreux, crépusculaire de dérives autant personnelles que collectives. La criminalité hallucinée s’y fait quotidienne au milieu du tumulte monstrueux du fer et du ciment et surtout des sentiments. Du moins ce qu’il en reste.


Jean-Paul Gavard-Perret


Nick Tosches, Les filles y'a que ça de vrai, Derrière la Salle de Bains éditions, Rouen, 12 € 

Du même auteur chez le même éditeur : Nine

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