Addictions et apories de Pascal Tarraire

De sa chambre noire Pascal Tarraire  fait surgir l’ombre et la lumière des femmes selon une étrangeté magique, un érotisme particulier. La manifestation de la vie sous le triangle divinement perceptible reste cependant subtilement montré/caché. A l’imaginaire d’imaginer encore même si le photographe laisse des indices dont nous lui savons gré. Le cœur de chair  revient à la rencontre du voyeur sans qu’il ne soit invité à se satisfaire de ce qui est montré.

 

C’est sans doute de la part de Tarraire un jeu mais aussi une manière de porter sur le corps féminin une attention douce et subtile. La saveur s’alimente d’une forme d’aporie suggestive. La femme est tout autant Lilith qu’abbesse. Un ruban ou un voile de tendresse  enroule son corps mais le ruissellement d’une main au fluide paisible  mêle la séduction à un vide.  Dans l'escarpement du vallon le soupir s'éternise entraîne la fracture irréductible. La tentation devient pressante : soit calfeutrer les portes, soit reprendre une place dans le trafic des espérances sans songer aux déceptions d'avant.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Pascal Tarraire, « Corps partagés » Edition La Chambre, 2015.

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