Les auteurs parlent eux-mêmes de leurs livres et donnent dix bonnes raisons de ne pas les lire. Petit exercice décalé de dérision critique, où parfois une certaine vérité vient se nicher... A vos jeux !

Dix bonnes raisons de ne pas lire 'L'Homme qui frappait les femmes" par Aymeric Patricot lui-même

A l'occasion de la parution de son roman L'Homme qui frappait les femmes, Aymeric Patricot nous donne dix raisons de ne pas le lire.


Parce que l’auteur a lui-même été choqué en relisant certains passages.

Parce que c’est la crise et que personne n’a besoin de lire des romans si durs.

Parce que nous avons déjà été servis, en 2012, par une histoire sombre et sublime avec Amour, de Haneke.

Parce que le titre est un décalque éhonté du titre de Truffaut, L’homme qui aimait les femmes, et que nous préférons largement l’atmosphère élégante et bon enfant du film, qui plus est si représentative de la bonne humeur créative des années soixante-dix – aussi désuète soit-elle, aussi précocement vieillie –, que le climat implacable régnant dans ce roman.

Parce que nous en avons soupé des personnages de psychopathes. Easton Ellis, Ellroy, Simenon, Camus : assez avec les tueurs, assez avec les hommes brutaux ! Nous voulons des sentiments, nous voulons de la tendresse.

Parce que nous n’avons pas besoin que l’auteur, par une postface mêlant didactisme et justification, fasse son professeur et nous précise de quelle manière il faut lire son livre. Quel besoin de préciser qu’il n’a jamais frappé quiconque ? Cet excès de précaution diminue le trouble à lire un roman si pervers.

Parce que nous n’apprendrons jamais le nom du narrateur, ce qui est agaçant.

Parce que le narrateur frappe les femmes sans les violer et que ça rend le texte beaucoup moins croustillant.

Parce que la beauté du papier, de la mise en page et de la couverture font un contraste provocant avec le contenu d’un livre qui se complaît dans les tréfonds de l’âme humaine.

Parce que l’auteur aurait pu se trouver un pseudonyme. « Aymeric Patricot », les syllabes se ressemblent et se confondent, on serait tenté de dire « Patrick Aymerico ». Ces confusions ruinent le crédit du texte.

Aymeric Patricot
pour le Salon littéraire
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