Autoportrait en miroirs

Et si. Et si le biographe était un timide qui s’ignore. Ou qui – justement – s’ingénie à être un autre pour être soi-même ? Ainsi Dominique Bona aurait-elle plongée dans la vie des autres pour mieux s’introspecter. Psychanalyse littéraire, ce qui est presque un pléonasme, d’une jeune femme passionnée qui va dévorer la vie par le prisme des Lettres. Malgré deux coups d’essai romanesques ce sera la biographie de Romain Gary qui la fera entrer dans le petit cercle des auteurs qui comptent.
Protégée de Simone Gallimard, publiée au Mercure de France.
Invitée à déjeuner place de Furstenberg, la biographe va suivre les conseils de sa mère littéraire et continuer de tisser des histoires vraies.

C’est ce jeu des enquêtes et des archives qui offrent des rencontres. En écrivant sur Gala on rencontre Michel Déon. Sur Mauriac on croise Druon. Etc. Et de fils en aiguilles se dévoilent les croustillantes petites histoires. Voilà Dominique Bona au centre du monde. Participant à tisser la mémoire des célébrités qui ont marqué le paysage culturel : Gary, Morisot, Zweig, Colette, Mauriac, Valéry…
En courts chapitres riches d’informations, c’est toute l’histoire du XXe siècle qui défile.

Annabelle Hautecontre

Dominique Bona, Mes vies secrètes, Gallimard, janvier 2019, 320 p. -, 20 €

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