Velvet, tome 2 – Avant de mourir…

L’ex-espionne britannique Velvet Templeton a compris que toute sa vie reposait sur un mensonge. La voici de retour à Londres pour démasquer ceux qui sont à ses trousses et découvrir la vérité sur la mort d’un de ses collègues et ancien amant…

 

Le tome 1 de Velvet m’avait plutôt séduit, notamment à cause de son contexte : l’Angleterre, le monde de l’espionnage et les années 70. Et aussi par son héroïne particulièrement bien écrite : Ed Brubaker avait réussi à éviter le stéréotype de l’espionne top model. Dans le tome 2, on retrouve bien évidemment ces qualités.

 

Ce qui m’a beaucoup plu dans Velvet, et particulièrement dans ce tome, c’est ce petit côté « “Super-Moneypenny” contre un MI6 corrompu ». Comprendre que Velvet Templeton commence à démontrer toute l’étendue de ses talents d’espionne. Et on commence à comprendre comment un agent comme elle a pu se retrouver dans les bureaux…

 

Par contre, Brubaker utilise ici une structure narrative bien particulièrement, qu’on avait déjà vu dans Fatale, par exemple. À savoir des mystères dans des mystères, une narration en poupées russes, le tout accompagné de nombreux allers-retours entre les années 50 et les années 70. De quoi embrouiller sérieusement le lecteur. Cette manière complexe de raconter une histoire (qui ne l’est pas forcément par ailleurs) m’avait fait décrocher de Fatale au bout du tome 3. Que le lecteur soit prévenu, il devra s’accrocher pour saisir toutes les nuances de l’intrigue…

 

La grande force de Velvet reste donc pour moi son dessin. Steve Epting est un artiste que j’aime beaucoup : il a commencé sa carrière chez Marvel sur Avengers, avant d’intégrer les éditions Crossgen sur Crux et El Cazador. Mais c’est réellement sur Captain America (déjà avec Ed Brubaker au scénario) que l’artiste explose auprès du grand public. Epting propose un dessin précis et détaillé, par moment presque photo-réaliste. Ici, les morphologies sont crédibles, et les expressions des visages bien rendues. Epting s’est visiblement documenté, soignant les décors que l’action se déroule à Londres ou en Europe de l’Est. Un vrai petit bonheur.

 

Si vous aimez les récits d’espionnage réaliste, les deux premiers tomes de Velvet ne peuvent pas vous décevoir. Je suis pour ma part très curieux de lire la suite : non seulement, j’espère retrouver les dessins réalistes de Steve Epting, et j’attends de voir comment Ed Brubaker va faire évoluer son intrigue, et s’il parviendra à ne pas la complexifier inutilement. Pour le moment, Velvet est une valeur sûre.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Ed Brubaker (scénario), Steve Epting (dessin)

Velvet, tome 2 – Avant de mourir…

Édité en France par Delcourt (10 février 2016)

Collection Contrebande

128 pages couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

16,95 euros

EAN : 9782756062138

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