Les fantômes de la littérature

Le XIXe siècle fut celui du fantastique. Avec à la tête des auteurs spécialisés Edgar Allan Poe. C’est Baudelaire qui le traduisit en premier en 1860. L’influence sera directe. Maupassant enfourchant le cheval de tous ces possibles qui s’ouvrent alors. Adepte du progrès, l’écrivain français déplorera que cela se fasse au détriment du surnaturel. Tout n’est pas cartésien. Il doit demeurer une place pour l’inexplicable. Les croyances occultes…

Sont réunis ici – pour la première fois – deux récits fantastiques figurant parmi les œuvres les plus populaires. Dans le célèbre Trou d’écrou, une gouvernante anglaise croit voir des figures sinistres surgir de nul part. Et menacer les enfants dont elle s’occupe. Réalité ou mirage ? Henry James décontenance son lecteur en laissant planer le doute. Le suspens grandit crescendo. Jusqu’à la chute finale. Soudaine et terrible !
Dans Le Horla, Guy de Maupassant retrace avec détails les terreurs d’un homme. Croit-il réellement déceler une présence à ses côtés ? Il la sent s’infiltrer dans sa maison. Déplacer les meubles au gré de ses envies. Lui laisser quelques signes de son passage pour mieux le terroriser. Mais elle est insaisissable. Une fois encore : réalité ou fiction ? Est-il tout simplement en train de devenir fou ? Ou bien un danger le menace-t-il réellement ?
Enfin, L’Homme sans souffle, qui ouvre cet ouvrage, est un texte de Poe à l’ambiance kafkaïenne. Un homme perd soudain son souffle lors d’une altercation avec sa femme. S’engage alors un drôle de périple qui le conduit à trépas. Mais sitôt enterré sitôt ressuscité.

Si vous voulez passer une fin de confinement dans les frissons – en sus du froid, voici de quoi vous faire trembler toute la nuit.   

 

Annabelle Hautecontre

 

Edgar Allan Poe, Guy de Maupassant, Henry James, Invisibles visiteurs, textes critiques de Charles Baudelaire, Noëlle Benhamou, Jean Pavans et Henry James, traductions d’Émile Hennequin et Jean Pavans, illustration de Pancho & William Julian-Damazy, Éditions Backer Street, novembre 2020, 320 p.-, 21 €

Aucun commentaire pour ce contenu.