Le labyrinthe d'Ella Balaert
Pièges, fausses pistes pimentent la fiction d'Ella Balaert et son montage baroque. Le tout avec ironie. Jeanne Boucher en est l'héroïne. C'est une écrivaine qui entretient un lien viscéral avec l'écriture. Où elle est les choses ne sont plus. Où elles sont, elle disparait au milieu d'intrigues méphistophéliques
La fiction tente de combler des défauts dans la cuirasse de l'héroïne comme dans un réel qui a tendance à se dissiper dans les nuages. Tirée par les pieds par ses personnages, l'auteure résiste. Tout se joue néanmoins entre la chèvre et le chou.
Les animaux humains au besoin s'amusent à croire ce qu'ils ne pensent pas forcément, en naviguant entre rêve et réalité au milieu de tentative de catégorisation voire de considération étymologique de certains mots salaces. Et ce jusqu'au chant du cygne où la littérature entretient un dialogue avec la mort.
Reste à savoir qui tire les bonnes ficelles dans les variations aussi sérieuses que farcesques d'un tel imbroglio. Il y a là du Colette, du Madame de Sévigné ou de l'Edith Wharton dans ces incitations voire provocations là où l'amour lui-même ne semble pas s'aimer beaucoup eu égard à ceux (et celles) qui le cultivent.
Jean-Paul Gavard-Perret
Ella Balaert, Le Contrat, Des femmes-Antoinette Fouque, février 2022, 400 p., 20 €
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