Les assauts de Marine Leconte

Un point / A la pliure / Le monde entier, un point à retrouver au chevet de la langue. Un point mais pas n'importe lequel : celui du passé empiété qui ravaude l'être, scrute ses plis. Il faut aussi découdre ce qui semble loin mais qui n'est ici, ce qui est vu mais qui l'est mal car s'en oublie et se perd  l'autre côté.
Dès lors tout suit son cours en un double mouvement et divers temps pour retrouver le lieu du lieu à savoir où il est : sur lui-même mais qu'il s'agit de "repasser" pour passer à travers et faire dire aux mots ce qu'ils aiment le moins – à savoir le corps.
C'est comme s'ils n'étaient pas fait pour ça et comme si leur abstraction réussissait mieux aux effets d'âme. Mais Marine Leconte saute le pas et au besoin revient en arrière, multiplie ses marches afin que quelque chose se passe. Néanmoins sans besoin de crier contre la perte et l'absence d'images et de mots tant souvent ils ne sont pas les bons.
Tout en effet devient affaire d'impasses et finalement le tour est joué. Au moment le plus crucial c'est une force qui arrive et qui va. La cruauté n'est plus de mise.

Jean-Paul Gavard-Perret

Marine Leconte, Plier le lieu, Douro, janvier 2023, 82 p.-, 17€

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