Dans un appartement confortable sans être cossu, on assiste à la rencontre de deux couples, présentée sous la forme de variations cocasses. Des situations familières connaissent un brutal infléchissement, inversant soudain les rapports des personnages. Il s'agit, à travers le surgissement de décalages improbables, d'interroger la stabilité du réel. Les acteurs sont engagés, dynamiques, même si on peut toujours se demander dans quelle mesure leur distanciation est délibérée. Le questionnement est permanent, dans cette affaire : on en vient à chercher qui est quoi, ce qu'il advient des relations humaines, lesquelles finissent par apparaître comme un agencement parmi d'autres de combinaisons possibles.

La pièce procède d'une mise en évidence de l'étrangeté de la familiarité, laquelle pourtant tourne vite à nous accoutumer au cocasse. Le texte amuse, intrigue ; pourtant la répétition de ses procédés semble en désamorcer l'effet. Le propos ne fait mouche qu'à deux ou trois reprises ; le spectateur regarde tourner le manège sans pouvoir assigner l'intention qui sous-tendrait le spectacle. Les ultimes interrogations du rôle du metteur en scène, de l'auteur, en restent à des évocations métaphysiques qui paraissent inaccomplies, tant le refus obstiné de trancher les questions posées semble les cantonner à des voltes-faces incessantes. Il en subsiste des situations et des répliques plaisantes, un questionnement divertissant mais peu édifiant.

 

Christophe Giolito

 

Perplexe de Marius von Mayenburg, mise en scène Frédéric Bélier-Garcia

Avec : Valérie Bonneton, Samir Guesmi, Christophe Paou, Agnès Pontier

Traduction : Hélène Mauler et René Zahnd
Décor : Chantal Thomas
Son : Jean-Christophe Bellier
Lumière : Roberto Venturi
Vidéo : Wilfried Thierry
Costumes : Elisabeth Tavernier
Assistanat à la mise en scène : Pascale Michel
Au Théâtre du Rond-Point
2 bis avenue Franklin Roosevelt 75008 Paris
Métro Franklin Roosevelt

Réservations:01 44 95 98 21
www.theatredurondpoint.fr

Du 4 décembre 2013 au 5 janvier 2014 salle Jean Tardieu
Du mardi au samedi à 20h30 – Dimanche à 15h30 – Mardi 31 décembre à 18h30
Relâche les lundis, les 8 et 25 décembre et le 1er janvier Durée 1h40.

Le texte de la pièce est paru aux éditions de L'arche en 2012.