Furfur et "The Servant" - Patrick Boutin

Dans cette fable, le double qui devient le même, l'élève qui prend la place de l'initiateur rajeunissent la dialectique du maître et de l'esclave. Et ce au moment où le réel et l'inaginaire sont soumis à un jeu de passe-passe.

Pris dans son tout à l'égo, ses doutes et ses vicissitudes,  Furfur qui avait choisi un suivant pour se refaire la cerise n'y gagne que son noyau au moment où la création change soudain d'ordre.

Et l'auteur reprend une de ses thématiques de choix : il s'intéresse moins aux perdants magnifiques qu'aux gagneurs piteux et prétentieux. Le tout dans un travail de minage et de déminage d'une grande alacrité.

Cette nouvelle prouve aussi combien la création est un métier dangereux. Le texte en devient une métaphore - certes farcesque mais moins qu'il n'y paraît. Le témoignage de Furfur, narrateur et maître, instaure l'éloge (subi et consommé) d'un "twist" (comme on dit aujourd'hui) ou d'un tour particulier qui avalise une opération des plus particulière.

Jean-Paul Gavard-Perret

Patrick Boutin, Furfur, coll : "Opuscule", éditions Lamiroy, octobre 2019, 38 p.-, 4 €

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