Eliana Minillo : revisions des poncifs surréalistes

Dans sa nouvelle série, Aliana Minillo crée une suite d'oeuvre qui revisitent et réinterprètent les sculptures de divers artistes surréalistes ou apparentés : Dali, Moore, , Arp, Max Ernst, Leonora Carrington, Picasso, Duchamp, Tanguy, etc. L'artiste les confrontent à son imaginaire et ses propres lieux : désert d'Atacama, Puna argentine, plages brésiliennes, plaines d'Ombrie, etc.. Le tout dans un jeu de relations où la féminité demeure centrale en un tel exercice de références métamorphosées.

La Brésilienne renouvelle ses ballets formels et chromatiques pour des passes inédites où l’œil danse. L’émotion et le mental s’y ressourcent en volumes, plages, « baguettes » qui donnent à l’œuvre sa vibration. L’artiste lutte contre la ressemblance « à façon » (pour parler couture).

De la matière-peinture sont tirées des comètes faites de cambrures et de spasmes. Elles sortent des limbes du quotidien et de l'histoire de l'art du XXème siècle sans pour autant devenir des chimères. L’œuvre garde du visible comme de ses interprétations surréalistes ce qui permet d’extraordinaires voyages entre le dehors et le dedans.

Serre-pan volant ou salamandre : tout est météorique pour annoncer la beauté du corps et des choses bien au-delà d’un simple reflet. L'oeuvre saisit sinon des invariances du moins des structures essentielles et ce que Bernard Noël nomme "leur matière en deçà" . L’artiste ouvre sinon l’invisible du moins le caché en une poétique de fêtes aussi pudiques que bachiques afin que le monde s'ouvre à une nouvelle mise.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Eliana Minillo, Le jour oú Picasso rencontre Marcel Duchamp, Galerie Art Actuel de Nogent sur Marne, juin 2019

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