Zola et le "Bonheur des Dames" : découvrons les guerres de position qui animent l’envers du décor

Si Au Bonheur des Dames est le roman du capitalisme triomphant et de la mort du petit commerce, il est surtout le roman de la femme. Emile Zola étudie les mœurs et les travers des femmes de son temps en se positionnant des deux côtés du comptoir. Vendeuses ou clientes, elles vivent dans deux sociétés séparées. Une frontière bien réelle et tout aussi symbolique ! 


Ce comptoir qui disparait sous les étoffes et les dentelles. Derrière lequel officie Denise, notre guide pour nous emmener dans l’enfer d’un grand magasin. Qui n’a jamais dû subir un samedi après-midi aux Galeries me jette la première pierre ! Avec Zola nous allons découvrir les guerres de position qui animent l’envers du décor. Car les vendeuses aussi savent jouer des coudes. Tandis que les bourgeoises se pressent avec avidité pour palper les soieries. Avec au centre, le patron. Admiré par les unes et craint des autres... 


On y découvre aussi la naissance d’un nouveau temple dédié au corps. Cette religion absurde qui nous habite désormais tous. Avec ces corolaires, jeunesse et mode... et voilà la femme qui doit se dorer pour être adorée (Baudelaire). Quelle stupidité... 


Une drôle d’époque décrite par Zola et peinte par Degas. D’ailleurs Chez le modiste agrémente ce livre. En quatrième de couverture mais pas seulement. Un dossier établit par Marine Wisniewski étudie ce pastel daté de 1882. Donc exactement contemporain de la rédaction du roman... 


Un grand classique à (re)découvrir grâce au concept Folioplus classique qui enrichit le texte original d’une lecture d’image et d’une mise en perspective. 


Six points s’invitent à la réflexion : 


- le naturalisme, 

- portrait clinique de l’écrivain

- le triomphe du roman 

- un romancier doublé d’un enquêteur
- les mode(s) d’écrivains 

- Emile Zola et son temps

... des pistes pour rendre compte de sa lecture.


Annabelle Hautecontre 


Emile Zola, Au Bonheur des Dames, dossier de Marine Wisniewski, lecture d’image de Valérie Lagier, Gallimard, "Folioplus Classiques" n°232, mai 2012, 640 pages, 6,50 €    

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