La poésie garde le dernier mot avec Emmanuel Moses

Emmanuel Moses précise sa quête : Quand chaque moment peut être un signe, chaque émotion, un chemin, chaque changement de lumière, une promesse ou un séisme, quand on a l’impression que la vie se livre enfin [...], il faut cesser de parler et, faux ou juste, chanter, semer les notes comme on sème des graines, et ainsi déjouer le vide, ce rongeur à qui il n’est pas question de laisser gagner la partie. Néanmoins son livre s'inscrit en faux contre cet abandon.
Reste encore une écriture qui évitant les écueils précisés par l'auteur, suit son cours comme disait Beckett. Et ce dernier pourrait se retrouver dans un tel recueil. Implicitement Moses lui doit beaucoup même s'il est tout autant imprégné de Lévinas. Existe chez un tel poète quelqu'un tout occupé à demeurer immobile pour saisir, au bout de longues années d’humble contemplation, la vérité d’un lieu et surtout de l'être. Mais il y a aussi quelqu'un toujours en mouvement à la recherche d’une lumière fuyante.

Jean-Paul Gavard-Perret

Emmanuel Moses, Étude d’éloignement, Gallimard, avril 2023, 80 p.-, 12€

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