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16 août 1860 : naissance de Jules Laforgue

Considéré comme l'un des inventeur du vers libre, traducteur des Feuilles d'herbe de Walt Whitman, Jules Laforgue (1860-1887) est un poète français, auteur des très importantes Complaintes (1886) où le spleen baudelairien se mêle à la poésie décadente et symboliste. Lecteur de romans français pour l'impératrice Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach (1881-1886), il sort de la misère et peut enfin se consacrer à la littérature. Son oeuvre est emprunt d'une grande inventivité. Il meurt prématurément des suites d'une phtisie.

1 commentaire

 Bonne idée de reparler de ce poète lunaire, talentueux, et totalement oublié !
C'était un type qui savait faire des poèmes, et certaines de ses strophes sont d'une qualité et d'une musicalité exceptionnelles. Mais alors, pour la joie de vivre et la joliesse, il va falloir repasser! Ce sont clairement des livres à décommander aux ados à problèmes!

La lecture de Laforgue est une plongée dans la déprime adolescente inguérissable et une tristesse  très probablement clinique et maladive, que les psys actuels auraient  joyeusement éteinte à coup d'antidépresseurs. 
A l'époque, on était en train d'inventer à la fois le spleen, maladie pour jeune bourgeois désoeuvré, (considérée de nos jours comme donnant obligatoirement du talent) ; et  la figure de l'artiste/poète maudit-forcément génial car incompris (et invendu) de son vivant. Le pauvre Jules en est une sorte d'archétype. Cette bête tuberculose aurait pû le laisser vivre et évoluer un peu, et découvrir toute la beauté du monde, dont il semble n'avoir rien vu.

D'ailleurs, que serait devenu-qu'aurait pondu- ce poète doué mais dézingué, si la médecine de l'époque avait su le soigner? Privé par le Prozac de sa sinistrose aïgue, donc de sa Muse,  qu'aurait écrit l'auteur de  "Lassitude"/"sanglot perdu"/ "cauchemar"/"triste, triste"/"méditation grisâtre"/"le sanglot universel"/"litanies de misère", etc...  Aurait il chanté l'amour, le ciel bleu et les fleurs? Avec autant de talent, il aurait pu rendre ses lecteurs heureux au lieu de les assombrir.

La question vaut évidemment pour pas mal d'artistes ou d'écrivains actuels, qui se complaisent dans le sinistre, la noirceur, le glauque, la désespérance et le mal de vivre, et en font leur fond de commerce. Sauf qu'à la différence de Jules, c'est chez eux plus une  posture sociale et commerciale qu'une vraie maladie.