José Bergamin poète des cieux

José Bergamin, catholique et républicain fut pendant la guerre d’Espagne l’un des membres actifs de l’Alliance des intellectuels pour la défense de la culture. Il dirige la Défense du Trésor, organise le transfert des chefs-d’œuvre du Prado à Valence et préside le Congrès international des écrivains antifascistes en 1937. Malraux le prendra comme modèle d’un des personnages de L’Espoir.

Pendant vingt ans, voué à l'exil,  Bergamín vécut en Amérique latine et à Paris. En 1959 paraît son œuvre poétique majeure Frontières infernales de la poésie.
Il multiplie les essais critiques où il rassemble ce qui constitue le fondement de "son" Espagne qu’il aime : elle où la déraison et le coup de force spirituel l’emportent. Celle qui s’envole vers Dieu pour ne pas avoir à rencontrer le diable.

L'Andalou fut enterré sous un drapeau basque à Fontarabie pour ne pas donner mes os à la terre espagnole. Celui qui créa en 1933 la célèbre revue Cruz y raya, "revue d’affirmation et de négation", offre dans Beauténébreux une suite d'axes majeurs de sa poésie.

L'auteur fait la part belle au poète de son pays (Herrera, Lope de Vega Jorge Manrique et sa "troisième oreille", etc. ) mais n'oublie pas les poètes forains entre autres Pétrarque qui fit renaître son art par des images pénétrantes.
Il rassemble de la sorte des paroles essentielles dans le et les temps. Celles des poètes créateurs d'une nouvelle écriture, d'un alphabet spirituel.
Bref ceux qui ont su "convertir pour converger" par la foi d'une poésie saisie par l'amour et qui laisseront toujours bien loin derrière eux les faiseurs.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

José Bergamin, Beauténébreux, traduit de l'espagnol par Florence Delay, La Délirante, 2020, 64 p.-, 25€

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