Patrick Kéchichian : personne ou quelqu'un ?

Dans l'univers littéraire, il n'y a pas que le sentiment du merveilleux à perdre parfois sa dignité. L'auteur lui-même peut en être victime. Devenant personne abandonne-t-il tout capital ?
Sans doute pour nos esprits formatés : ils font une différence équitable entre personne et la personne.
Au lecteur de mettre  fin à l'une ou l'autre postulation. Et à se demander : mais qu'y a-t-il là dedans ? Est-ce la négation du sujet ou bien, au contraire, sa présence assumée identifiable et nominée par ce vocable ?
Dans ce livre la question rayonne sans ironie entre l'unisson et l'alternance. L'ouvrage rappelle que la personne ne fomente pas toujours ce qu'elle désigne ni même ce que d'autres mots plus ou moins équivalents se refusent à dire en restant au fond d'un lexique plus étendu.
La seule harmonie universelle est une inertie crasse dont Kechichian fait sa substance mais sournoisement pour accentuer le mutisme de ce que ça cache. Sa fanfare éclate afin de mieux nous assourdir là où le coup de gong joue le second violon.
Mais la dernière note reste à l'écrivain.

Jean-Paul Gavard-Perret

Patrick Kéchichian, L’écrivain, comme personne, Éditions Claire Paulhan, mars 2023,160 p.-, 18€

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