Pierre Le Pillouer pâlot mais pas alto

Rimbaud est soudain accessible au vulcum pécus par la faculté à la futilité admirative de Le Pillouer qui rejoint – malgré ses dénégations –  toute la prétention des clercs (obscurs).
Sous prétexte de se disqualifier des cuistres l'auteur ne se prend pas pour rien, se focalise sur son égo, se serre dans ses propres bras  en avançant par glissements sémantiques en une sorte de vertige exponentielle moins pour Rimbaud qu'il prétend mettre à nu (sexe compris)  que pour la brillance de son exégète.
Sa lecture se veut désaliénante mais la démonstration  mouline en un jeu qui dépasse rarement le divertissement de contrepèterie à l'usage des "EPHADants". L'expérience textuelle que caresse l'auteur  sous couvert de moments farces tourne à l'autosuffisance  par celui qui ce dit auto-dérisoire mais n'est que rasoir et évite de sa mettre à la place du Maure même lorsque l'auteur d'une Saison en Enfer est en Afrique.
Le rayonnement ostentatoire est à chaque page mais se cache bien. L'essayiste  cuistre pour cultive en buches rondes la plaisanterie de derrière les fats go comme commodité de la conversation propre à séduire Hortense et ses sœurs. Mais n'est pas Woody haleine qui veut.
Et prétendre jouer le kakou perme là plus prétentieuse approbation de soi. Ici le généticien poétichien reste un fétichiste sémantique. Ses textes  sauf ceux qui font périr d'ennui se réduisent tout compte fait à une suite de sketches.
L'imperator (de Sitaudis) et fabuleux fabuliste propose un mixage de jus sorbonnard et de bourgeoisie via le plus irrécupérable des  poètes (Rimbaud) dont il devient le fosse railleur. Il se réfère toujours plus soucieux de son propre égo (facilement froissable) que de l'altérité des textes des Illuminations réduit ici, au jeu de tels interprétations, à une denrée  prête à la consommation.
Les intellos de type Nupes plus que nubien y savoureront un nouveau pompiérisme. L'auteur  solde là pour rien toute découverte conséquente. Rimbaud n'y gagne pas le moindre rehaut mais l'essayiste  trouve là un moyen d'étaler sur un piédestal sa sapience, y compris ses rappels à la science et au culte de l'école de Palo Alto face  à laquelle il demeure pâlot.

Jean-Paul Gavard-Perret

Pierre Le Pillouer, Trouver Hortense - journal de lecture à la lettre des Illuminations, Ulysse fin de siècle, 2018, 14€

NB - Paot mais pas alto : Le Pilloue

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