Le Poilu, ce héros
Lecture
instructive en cette année du centaine de la déclaration de la Grande guerre,
tuerie ignoble que des phraseurs patentés s’échinent encore à draper de
noblesse et qui fut déclenchée par les humeurs belliqueuses d’une palanquée de
ganaches obtuses et sanguinaires, l’Empereur d’Autriche, celui d’Allemagne,
celui de Russie, et quelques ministres qui bramaient « L’air est pur, la
route est large / Le clairon sonne la charge ». En fin de compte, le seul
héros de cette empoignade fut le Poilu. Il nourrissait certes l’illusion d’être
« tombé glorieusement », il ignorait qu’il ne faisait que préparer la
deuxième manche de l’horreur, 1939-1945.
Le trait le plus frappant de ce recueil, paru chez Flammarion en 1922, est la qualité de la langue. Quel que fût son rang, le soldat d’il y a un siècle parlait un français clair et net, et mieux encore, correct. Cela change du sabir filandreux qui s’effiloche et s’emmêle dans les bouches des élites et les médias actuels.
Le trait le plus frappant de ce recueil, paru chez Flammarion en 1922, est la qualité de la langue. Quel que fût son rang, le soldat d’il y a un siècle parlait un français clair et net, et mieux encore, correct. Cela change du sabir filandreux qui s’effiloche et s’emmêle dans les bouches des élites et les médias actuels.
Gerald Messadié
La Dernière lettre. Écrite par des soldats français tombés au champ d’honneur 1914-1918, Michel de Maule, janvier 2014, 235 pages, 18 €
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