Et voici une palanquée de ces
personnages sulfureux qui ont défrayé la chronique du XXe siècle, Sorge,
Golytsine, Vetrov, Olga Tchekova, Philby, Markus Wolf, Anna Chapman, et bien
sûr, Beria et Poutine. Un ou deux épisodes inattendus, comme la défection de
Rudolf Noureev. Une ou deux banalités, aussi, comme les « fêtes
décadentes » du Caire à l’époque de Farouk : elles passeraient de nos
jours pour des fêtes de patronage. Quant au rôle dévolu à Eugène Panine pour
« semer la zizanie entre l’Angleterre et le roi Farouk », il est
douteux : le comportement de l’ambassadeur Miles Lampson y suffisait
largement : pour imposer le premier ministre Nahas, il avait fait cerner
le palais royal par des tanks britanniques.
Fedorovski nous pardonnera également de rappeler que le maître-espion
Markus Wolf ne servit guère le KGB : dès le 3 novembre 1989, il avait
« viré sa cuti » et participé à la grande manifestation contre
Honecker de cette nuit-là.
N’importe, c’est toujours avec un
petit frisson que l’on s’aventure dans les coulisses de l’histoire. Spassiba.
Gerald Messadié
Vladimir Fedorovski, Le Roman de l’espionnage, Éditions du
Rocher, août 2011, 257 p., 21,90 €
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