Luis de Miranda et "L’être et le néon" : un essai étincelant !

Luis de Miranda, écrivain et philosophe, a un monde bien à lui. On y pénètre avec émerveillement à condition de laisser ses préjugés sur le seuil de la porte et de s’emparer du fil qu’il nous tend pour nous emmener vers cette réflexion « co-créative » dont il s’est fait le chantre en fondant le Créel, Centre de recherche pour l’émergence d’une existence libre.

 

C’est dire que ses ouvrages, romans – il nous avait enchantés avec Paridaiza, (Plon, 2008), ou l’onirique Qui a tué le poète, (Max Milo éditions, 2011) – et essais – notamment Ego trip, la société des artistes sans œuvre, et L’Art d’être libre au temps des automates, tous les deux parus chez Max Milo - ont ceci en commun : ils nous invitent à repenser la place de l’homme moderne pour en faire un sujet véritablement actif, maître de sa destinée.

 

Dans ce projet littéraire et philosophique, l’imagination, la passion, la volonté, l'art, le désir, sont vus comme autant d’outils au service de cette mutation individuelle, et par suite collective, c'est-à-dire sociétale. Ils sont les moyens de gagner notre liberté.

 

Luis de Miranda se penche aujourd’hui sur l’histoire du néon, de sa création parisienne au début du XXe siècle à sa mondialisation, dans un nouvel essai singulier et inspiré, prétexte à dénoncer l’aliénation du clinquant partout sur la planète et le consumérisme ambiant qui, loin de les illuminer, éteint les consciences et assassine les arts. Assisté de Sartre, Deleuze, Heidegger, Nietzsche et bien d’autres penseurs conviés à sa réflexion, l’auteur plaide pour une nouvelle ère, affranchie des diktats de l’apparence et sachant se tourner vers l’invisible réalité pour redonner plein pouvoir à la créativité.

 

Un livre court, étonnant, décapant. Infiniment utile en ces temps de disette cérébrale.

 

Cécilia Dutter

 

Luis de Miranda, L’être et le néon, Max Milo, octobre 2012, 100 pages, 17,10 €

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